lundi 25 août 2014

Jacques Parent - Les Anglais à L’Ancienne-Lorette

En 1759, la famille de mon ancêtre Jacques Parent vit à L’Ancienne-Lorette quand les troupes anglaises approchent de Québec. En septembre, les fusils font entendre leurs sinistres échos quand les armées françaises et britanniques s’affrontent sur les Plaines d’Abraham. Les généraux Montcalm et Wolfe trouvent la mort lors de cette célèbre bataille. Le 18 septembre, Ramezay, le lieutenant du roi qui commande la défense de Québec, accepte la capitulation. Lors de ce funeste mois de septembre, les Anglais occupent la paroisse de L’Ancienne-Lorette avec une troupe de 500 hommes dont une partie s’installe dans l’église (1). Ils ont pour mission de surveiller la route reliant Québec à Saint-Augustin, car une partie de l’armée française campe sur les bords de la rivière Jacques-Cartier, à quelques kilomètres à l’ouest.

Les habitants de la région de Québec manquent de tout lors de cette année 1759. L’historien Fernand Ouellet écrit : « La rareté des biens, la demande exceptionnelle issue des besoins militaires, la spéculation et la fraude » engendrent une extraordinaire inflation. Par exemple, le bœuf qui valait 3 sols la livre en 1751 coûte, en 1759, 40 sols (2). Ce qui rend la situation encore plus pénible encore est que cette année difficile suit des années de guerre où la rareté des biens a déjà compromis la qualité de vie des habitants. Le nouveau gouvernement anglais constate rapidement l’état lamentable de l’agriculture et prend conscience de l’urgence de la situation. Il lui faut nourrir ses troupes. Il rassure les habitants; ils vont conserver la possession de leurs maisons, biens, effets et privilèges à condition de mettre bas les armes (3). Le 20 novembre 1759, les Anglais sont à L’Ancienne-Lorette pour faire rendre les armes et faire prêter le serment de fidélité envers le nouveau monarque.

Après plusieurs années de guerre, il ne faut pas s’étonner que l’hiver 1760 figure parmi l’un des plus difficiles qu’a vécues la population de la région de Québec. En janvier, une tentative de réglementer le prix des denrées essentielles connaît très peu de succès. Malgré la présence de l’armée anglaise à Québec, les habitants de L’Ancienne-Lorette et de la région entretiennent encore un mince espoir de voir l’armée française repousser les Anglais hors de la Nouvelle-France. Cet espoir se nourrit de la présence de l’armée de Lévis qui passe l’hiver sur les bords de la rivière Jacques-Cartier. Et la victoire de Lévis, le 28 avril, connue aussi sous le nom de bataille de Sainte-Foy, ravive encore plus cet espoir. Mais quand une flotte anglaise arrive à Québec au mois de mai, les Français se résignent. La Nouvelle-France cesse d’exister, c’est la capitulation.

À l’automne de cette première année d’occupation anglaise, Jacques Parent et son épouse Françoise-Angélique Maranda ont un quatrième enfant, un garçon. Il est baptisé le 3 septembre 1760, à L’Ancienne-Lorette

(1) Lionel Allard, L’Ancienne-Lorette, Montréal, Leméac, 1979, p. 141.
(2) Fernand Ouellet, Histoire économique et sociale du Québec 1760-1850. Structure et conjoncture, Tome I, Montréal, Fides, « Bibliothèque canadienne-française », 1971, p. 49.
(3) Marcel Trudel, Histoire de la Nouvelle-France. X. Le régime militaire et la disparition de la Nouvelle-France 1759-1764, Montréal, Fides, 1999, p. 2.

lundi 11 août 2014

Magloire Parent, à Sainte-Croix de Lotbinière

Magloire Parent, fils de Jacques Parent et de Cécile Trudel, a été baptisé à l’église de Notre-Dame-de-Québec, le 23 avril 1812. Peu après, ses parents reviennent vivre à Neuville, leur village natal.

Après avoir signé son contrat de mariage le 25 juin 1836 (1), il unit sa destinée à celle de Louise Bernard, fille d’Ignace Bernard et de Victoire Cloutier, le 4 juillet 1836, à Neuville. Sa filiation est présentée au tableau 1. Après son mariage, Magloire installe sa famille de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Croix, comté de Lotbinière. Magloire y a acheté plusieurs pièces de terre quelques années auparavant. En 1827, avec la caution de son père, il est devenu propriétaire d’une terre de 3 arpents de front sur 57 arpents de profondeur ou environ, situés en la septième concession de la dite Seigneurie Sainte-Croix, appelée Côte Saint Joseph (2). En 1833, il avait acheté un lopin de terre près de la rivière Huron dans la même seigneurie (3) et en 1834, il avait  acquis une terre d’une superficie de quatre arpents située à la cinquième concession de Sainte-Croix (4).

Le couple Parent-Bernard va habiter Sainte-Croix jusqu’en 1859 où Magloire pratique également la profession de huissier. Leurs 14 premiers enfants y sont baptisés. Leur fille aînée, Éléonore y épouse Joseph Lemay en 1859. Un an auparavant, le 22 juillet, une autre de leur fille, Elmire, avait convolé avec Étienne Paradis. En 1859, Magloire et son épouse prennent une grave décision; ils quittent le comté de Lotbinière et émigrent en Ontario. Avant de partir, ils donnent leurs biens à leur fille Éléonore et à son époux, le 27 mai 1859 (5). À l’exception des filles déjà mariées, toute la famille déménage vers le comté de Prescott, en Ontario. Pas tout le monde ! Leur fille Julie demeure sur place et on en comprend la raison lorsque le 3 septembre 1860, elle épouse Joseph Legendre. L’acte de mariage précise que Magloire et son épouse, de passage à Sainte-Croix, demeurent en Ontario. Quelques jours après cette noce, leur fille Octavie rend l’âme; elle est inhumée à Sainte-Croix, le 15 septembre.



Tableau 1
Lignée ascendante de Magloire Parent

I Pierre Parent m Jeanne Badeau, 9 février 1654, Beauport
II Michel Parent m Jeanne Chevalier, 24 novembre 1692, Beauport
III Étienne Parent m Simone-Barbe Brassard, 9 janvier 1719, Beauport
IV Jacques Parent m Françoise-Angélique Maranda,
12 février 1753, L’Ancienne-Lorette,
V Jacques Parent m Françoise Goulet, 31 janvier 1780, Neuville
VI Jacques Parent m Cécile Trudel, 15 juillet 1805, Neuville
VII Magloire Parent m Louise Bernard, 4 juillet 1836, Neuville


(1) BANQ. Minutier de François-Xavier Larue, le 25 juin 1836.
(2) BANQ. Minutier de François-Xavier Larue, le 26 juin 1827.
(3) BANQ. Minutier de Julien Demers, le 11 juin 1833.
(4) BANQ. Minutier de Simon Proulx, le 19 mai 1834.
(5) BANQ. Minutier de Moïse Couture, le 27 mai 1859.