lundi 17 décembre 2012

Les filles de Pierre Parent vont à l’école

À l'automne 1666, Jeanne Badeau décide de faire instruire sa fille aînée. Jeanne a bénéficié de l'instruction dispensée par les Ursulines et souhaite que sa fille Marie en profite également. Le 18 septembre, Marie Parent, âgée de 10 ans, entre pensionnaire à leur couvent. De nouveau inscrite comme telle le 27 février 1667, elle quitte le couvent le 18 juin suivant. Pierre Parent ne paie que trois mois aux ursulines pour l’instruction de sa fille, le supérieur des Jésuites assume les frais restants (1).

Au cours de l'été 1685, Pierre et Jeanne prennent une décision semblable concernant l'éducation de Geneviève et de Jeanne-Thérèse. Puisque leur fille aînée a bénéficié de l'éducation procurée par les Ursulines, ils décident que leurs autres filles jouiront du même privilège. Geneviève Parent entre pensionnaire chez cette communauté le 13 août 1685, aux frais de son père. Elle est relativement âgée car elle a 15 ans. On ne connaît pas la date de sa sortie, mais elle prend époux le 2 décembre 1686. Un an plus tard, Jeanne-Thérèse, à l’âge de 12 ans, suit ses pas; elle entre au couvent le 13 juin 1686 en vue de sa première communion. Il en coûte une somme de 120 livres par an. Jeanne-Thérèse accepte mal sa vie de pensionnaire et elle quitte le couvent onze jours plus tard (2).

Les filles Parent savent signer leur nom.

(1) Marcel Trudel, Les élèves des Ursulines de Québec 1639-1686, Les Cahiers du Québec, collection Histoire, Montréal, Hurtubise HMH, 1999, p. 236.
(2) Ibid, p. 403.

lundi 10 décembre 2012

Des Parent à La Rochelle en 1615

Dans mon billet du premier juillet 2011, j’écrivais que je n’ai pas encore trouvé de trace d’une famille Parent en Saintonge dans la première moitié du XVIIe siècle. J’ajoutais qu’avec le peu d’information que nous possédons, nous présumons que Pierre Parent est originaire de Mortagne-sur-Gironde.

Aujourd’hui, il faut corriger la première affirmation. Au moins une famille Parent a séjourné à La Rochelle au début du XVIIe siècle car elle y fait baptiser deux enfants. Il s’agit de Jean Parent qui a épousé Marie Guillemain.

Le couple Parent-Guillemain fait baptiser deux enfants dans la paroisse Sainte-Marguerite, de la ville de La Rochelle en 1612 et 1615. Le 20 mai 1612, on baptise Legêv (?) Parent, fils de Jean Parent, laboureur, et de Marie Guillemain et le 4 septembre 1615, on baptise Françoise Parent, fille de Jean Parent et de Marie Guilemin





Ces extraits des registres de la paroisse Sainte-Marguerite, de La Rochelle, sont tirés de : http://extranet.cg17.fr/archinoe/registre.php

Je n'ai pas trouvé de documents qui relient cette famille Parent à la famille de mon ancêtre Pierre Parent.

lundi 3 décembre 2012

Le moulin banal - un devoir pour les censitaires

Les Parent sont des censitaires et, de ce fait, assujettis à des obligations imposées par le régime seigneurial. Les censitaires ne sont pas toujours des citoyens modèles; ils leur arrivent parfois de transgresser les règles établies. Un rappel à l’ordre suffit dans la majorité des cas mais il faut parfois faire appel à la justice seigneuriale. C’est ce qui arrive au début de l’année 1686 dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges.

Le 21 février 1686, Jean Métot, le meunier du moulin banal de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, assigne un groupe d’habitants de la seigneurie composé de Michel Huppé représenté par son fils Antoine, Jacquette Archambault, veuve de Paul Chalifour, André Parent représenté par son père Pierre Parent, Jacques Parent, Pierre Parent fils, Maurice Pasquier comparaissant par sa femme, et André Coudret. Métot se plaint que des censitaires, dont font partie plusieurs membres de la famille Parent, soient allés faire moudre leur grain à un autre moulin qu'au moulin banal. Il veut être dédommagé pour tout le grain qu'il n'a pas moulu depuis le mois de juillet précédent et exige que les défendeurs retournent utiliser son moulin.

Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes. Ce sont donc des monopoles technologiques. (1)
Les défendeurs répliquent. Ils demandent qu’un autre moulin banal soit bâti dans la seigneurie. Actuellement, ils doivent franchir un cours d'eau et, chaque fois, ils risquent de perdre soit des grains, soit des bêtes et même leur vie. Ils souhaitent qu'il soit « faicts bons & vallables chemins pour y aller que mesme ils demandent quil y ayt dans le dit moulin un brancart & des pois (poids) pour prendre le grain au pois & y rendre la farine ». Le meunier réfute ces allégations; il répond que les défendeurs ont toujours utilisé son moulin et en ce qui concerne la question des chemins, il semble bien que les défendeurs les utilisent pour aller à d'autres endroits. André Coudret souligne que sa situation diffère de celle de ses concitoyens car, ajoute-t-il, ayant reçu sa terre d’Olivier Morel de La Durantaye., dont il relève, il peut se soustraire à l'obligation d'utiliser le moulin banal. Le sieur de La Durantaye est le propriétaire du fief Grand-Pré enclavé dans la seigneurie Notre-Dame-des-Anges.

Les censitaires sont fautifs et le juge donne raison au meunier sur tous les points. Il décrète que les défendeurs sont tenus à la banalité du moulin de Métot, situé dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. Ils doivent aller porter leurs grains au moulin banal; toutefois, s'ils ne sont pas moulus dans un délai de 48 heures, ils peuvent aller les faire moudre ailleurs. Les jésuites vont étudier la possibilité de faire construire un moulin plus près de leurs censitaires, avec les accessoires pour y peser les blés et les farines.


(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Banalit%C3%A9_%28droit_seigneurial%29

lundi 26 novembre 2012

Les triplets Parent pendant l’épidémie de 1703

En 1702 et 1703, une épidémie de variole (la picote) ravage la Nouvelle-France. Le fléau décime la population comme l’indique le nombre de sépultures dans les registres paroissiaux. Les statistiques le démontrent; l’épidémie frappe durement Beauport.

Les triplets Parent – Étienne, Jean et Joseph – affectés par le décès de deux de leurs enfants, cherchent à combattre la maladie. En effet, Jean Parent et son épouse, Marie-Françoise Bélanger, perdent leur fils Simon le 16 février 1703 et, Étienne et Marie-Thérèse Chevalier, un fils prénommé lui aussi Étienne, quatre jours plus tard. 


Se sont-ils isolés ? Il faut le comprendre ainsi lorsque, le 21 août 1703, Robert Voyer s’adresse au tribunal de la prévôté de Québec. Le 3 août précédent, Voyer avait obtenu un jugement de la cour en sa faveur contre les triplets Parent et il veut faire exécuter la sentence. Voyer demande à Jean Parent de lui payer une somme de 51 livres et 10 sols pour du vin et de l’eau-de-vie « quil luy a fourny pandant la maladie de la picotte ». Pour Joseph, cette somme se monte à 35 livres et 19 sols, toujours pour du vin et de l’eau-de-vie qu'il a lui procuré pour la même période et Étienne, pour les mêmes raisons, doit payer une somme de 17 livres et 14 sols (1). 


Robert Voyer connaît bien la famille Parent. Pendant plusieurs années, il fut le locataire de leur moitié de la maison de la rue Sault-au-Matelot, en la Basse-Ville de Québec. Les triplets Parent avaient-ils inventé une décoction composée de vin et d’eau-de-vie pour combattre l’épidémie de picote ? En tous les cas, ils n’eurent pas à pleurer d’autres morts.

(1) BAnQ. La prévôté de Québec (registres civils), vol. 41, folio 51r.

lundi 19 novembre 2012

Michel Parent : Le prix de la calomnie

À toutes les périodes de notre histoire, les rumeurs et les potins ont fait partie du quotidien de nos ancêtres. Si la plupart du temps, ces mots de trop ou ces paroles blessantes portent rarement  à conséquence, il existe des cas où la personne visée par ces attaques verbales exige réparation. C’est cette situation que vivent Michel Parent et son épouse, Jeanne Chevalier. Michel Parent est le fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau. Le 24 novembre 1692, il épouse Jeanne Chevalier, fille de René Chevalier et de Jeanne Langlois. Michel Parent travaille comme charpentier de navire et comme cultivateur à Beauport. La vie de la famille Parent-Chevalier se déroule normalement; les enfants naissent régulièrement. Au début de 1700, Jeanne a déjà accouché à quatre occasions.

Cette vie sereine connaît des heurts en cette année 1700. Le 24 février, Michel Parent, accompagné de son épouse, doit se présenter chez le notaire Chambalon à la demande de Jean Larchevesque dit Grandpré. Ce dernier accuse Michel et Jeanne d’avoir injustement calomnié sa nièce Catherine Larchevesque en racontant que cette dernière aurait eu un enfant hors mariage quelques années auparavant. Il a entrepris de les poursuivre en justice. L’oncle prend la défense de la nièce car le père de Catherine est décédé l’année précédente. Il faut protéger la réputation de la jeune fille car elle doit se marier au cours de l’été prochain. Une jeune fille ne peut se présenter devant l’autel quand une telle rumeur entache sa réputation. Quelles peuvent être les raisons qui ont poussé Michel et Jeanne à agir ainsi ? Les familles Parent et Larchevesque sont-elles en conflit ? Ils n’apprécient pas l’idée que Catherine Larchevesque épousera, à l’été, Jean Badeau, veuf depuis très peu de temps ? La première épouse de Jean Badeau, Françoise Roy, n’est décédée que depuis 11 mois; elle a été inhumée le 20 août 1699. Rappelons que Jean Badeau est le cousin de Michel Parent et lui aussi travaille comme charpentier de navires. Bref, on ne peut que spéculer sur les circonstances qui ont amené une telle poursuite.

Michel et Jeanne doivent admettre leurs torts. Pour couper court à cette action, Michel se rend chez le notaire Chambalon qui écrit que ce dernier

Reconnoist que véritablement Luy et sa femme ont dit que ladte Catherine Larchevesque avait eu un enfant, mais quils ne L'ont dit que parce quils l'ont ouy dire; que la Vérité neantmoins Est quil N'en connoissoit point les consequences et que mal apropos ils l'ont dit et déclaré a plusieurs personnes sans faire reflection Sy cette Calomnie Luy pouvait faire tout au nom; et que C'est plus par Ignorance que par malice; pour raison de quoy Luy parant tant pour Luy que pour Jeanne chevallier safemme avoue que mal a propos et sans raison Ils ont dit Et semé ladte calomnie contre et reputation de ladte Larchevesque quil reconnoist pour une tres honneste fille et N'avoir Jamais Connu la faute dont il La vainement accusée et Luy en demande pardon Et En Consequence promet et s'oblige ledt parant payer audt Larchevesque ce acceptant la Somme de dix neuf livres pour tous les fraits de ladte faite jusque au Jour dans la feste de Saint Jean baptist proschaine.

Michel et Jeanne se reconnaissent d’avoir colporté une rumeur et parlé sans discernement et, de ce fait, avoir porté atteinte à la réputation d’une jeune fille. Ils doivent donc s’excuser et payer un montant de 19 livres en dommages au plaignant.

lundi 12 novembre 2012

Les actes de sépultures des triplets Parent

À deux mois d’intervalle, Jean Parent et Joseph Parent rendent l’âme. Tout d’abord, Joseph, sérieusement malade, est admis à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Québec le 29 décembre 1726 et il n’en ressortira pas vivant. Il meurt le 2 février et est porté en terre le lendemain dans le cimetière des pauvres. Les registres de l’Hôtel-Dieu indiquent qu’il a 53 ans. Il aurait plutôt 52 ans.

Extrait des registres de L’Hôtel-Dieu de Québec

« Joseph Parent natif de Beauport est entré malade a lhôtel Dieu de Quebec le 29e de decembre de l année 1726 et y esy decédé le 2e de fevrier 1727 agé de 53 ans, muni des derniers sacrements. il fut enterré le lendemain dans le cimetière des pauvres. »

Un mois et demi après le décès de Joseph, Jean est aussi hospitalisé à l’Hôtel-Dieu. Entré à l’hôpital le 18 mars, il meurt le 1er avril. L’acte de sépulture indique aussi que Jean est âgé de 53 ans. Lui aussi aurait plutôt 52 ans. Les autorités l’enterrent le jour même dans le cimetière des pauvres pour cause de maladie contagieuse. On ne connaît pas la nature de la maladie qui a entraîné la mort de Jean Parent car en 1727, la Nouvelle-France n’est pas confrontée à un épisode épidémique qui aurait causé la mort de nombreux habitants.


Extrait des registres de L’Hôtel-Dieu de Québec

 « Jean Parent natif de beauport est entré malade en cet hotel Dieu le 18e jour de mars 1727 et y est décédé le 1er d’avril de la même année agé de 53 ans, muni des derniers sacrements, il fut enterré le même jour a cause de sa maladie contagieuse dans le cimetière des pauvres. »

Le troisième triplet va vivre près encore près de 30 ans. Les dernières années d’Étienne se déroulent sereinement, sans heurts. Il vit parmi les siens, entourés de ses nombreux enfants et petits-enfants, qui pour la plupart résident dans la région de Beauport. Ses derniers jours s’écoulent paisiblement. Étienne Parent, le survivant des triplets de Beauport, rend l’âme le 22 août 1756, à Beauport. Il est âgé de 81 ans. Comme c’est souvent le cas, l’acte de sépulture le vieillit de quelques années.

Extrait des registres paroissiaux de la paroisse La Nativité-de-Notre-Dame, à Beauport

« Le vingt troisiesme jour d’AouSt mil sept cent cinquante six par nous Soussigné prestre a Eté jnhumé dans le cimetiere de cette paroisse le corps d’Etienne parent décédé Le jour précedent muny des Sacremens de penitence, viatique Et Extreme onction agé d’Environ quatre vingt cinq ans presens a Lade jnhumation Nicolas parent Son fils et Louis Langevin Son neveu qui ont declaré ne Scavoir Signer de ce requis Suivant l’ordonnance Chardon prtre »

lundi 5 novembre 2012

Les actes de mariages des triplets Parent

Les triplets Parent se sont tous mariés le même jour à Beauport. Voici leurs actes de mariages

Extrait des registres de la paroisse La Nativité-de-Notre-Dame, à Beauport
Le …… Février L’an mil six cent……….. après la publication de ban requises et fiancailles faites en face d’Église s’étant presenté aucun empechement, j’ay conjoint en mariage Etienne Parent fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau de cette paroisse de Beauport d’une part et Marie Thereze Chevallier fille des defunts René Chevallier et Jeanne L’Anglois du dit lieu d’autre part L’Epoux agé d’environ vingt deux ans & la ditte epouse de vint et un
Plus
Le dit jour Jean Parent fils des susdits Pierre et Jeanne du meme age et gemeau avec le dit Etienne son frere d’une part a été conjoint par moy en mariage avec Marie Françoise Bellanger fille de defunt Nicolas Beallanger et de Marie de Rainville du dit lieu d’autre part agée d’environ seize ans, plus le dit jour.
Joseph Parent troisieme frere jumeau des deux susdits d’une part et Marie Bellanger seur de la susditte Marie Françoise et fille des dits Nicolas Bellanger et Marie de Rainville d’autre part agée d’environ dix huit ans presents aux susdits mariages messire Jean Bochart chevalier seigneur De Champigny Intendant pour le Roy en la Nouvelle France. Le dit Pierre Parent pere Joseph Rancour habitant & Noel vachon aussi habitant du dit lieu. Les dits Etienne et Jean Parent avec les trois susdittes epouses et parent le Pere declaré ne scavoir signer de ce enquis suivant l’ordonnance.
Joseph Parant        Bochart Champigny
N Vachon
                Boullard

Il ne faut pas être surpris que les épouses des triplets donnent naissance à leur premier enfant à quelques jours d’intervalle. Tout d’abord, Marie-Françoise Bélanger donne naissance à un garçon le 8 décembre. Il est amené sur les fonts baptismaux de l’église de Beauport le lendemain; on lui donne le prénom de Jean. Nicolas Bélanger fils, frère de la mère, et Marie-Françoise Vachon acceptent d’être les parrain et marraine. Cet enfant ne vivra même pas un mois car il décède le 2 janvier suivant. Marie-Thérèse Chevalier accouche d’un garçon le 10 décembre. On le baptisera du nom d’Étienne six jours plus tard à l’église de Beauport. Son parrain est Pierre Vachon dit des Fourchettes et sa marraine, sa tante, Louise Chevalier, épouse de Jacques Parent. Enfin, le 17 décembre, Marie Bélanger donne la vie à une fille qu’on amène à l’église de Beauport le jour même pour recevoir le baptême sous le nom de Marie-Thérèse. Le parrain est Pierre Bélanger, frère de la mère, et la marraine, Marie-Thérèse Toupin.



lundi 29 octobre 2012

Fiche familiale de Jacques Parent

Jacques Parent (Pierre Parent et Jeanne Badeau)
n 15; b 25-11-1657, Notre-Dame-de-Québec / d 30; s 31-12-1744, Beauport

m1 Louise Chevalier (René Chevalier et Jeanne Langlois), contrat de mariage du 1-2-1677, notaire Fillion
n 19; b 27-10-1659, Notre-Dame-de-Québec / d 28; s 29-9-1703, Beauport


Jacques Parent s'est marié à trois reprises et ses deux premières épouses lui ont donné 18 enfants.

Enfants du premier mariage


1. René
n vers 1678, Beauport / d 25; s 26-8-1703, Beauport
m 16-11-1699, Beauport

Marie-Madeleine Couros (Cybard Couros et Françoise Goupil)
fille adoptive de Mathieu Lagrange
n 2; b 5-7-1683, Lachine / d -; s 20-9-1757, Notre-Dame-de-Québec


2. Henri
n vers 1679, Beauport / d 31-12-1702; s 1-1-1703, Beauport
       
3. Louise
n 15; b 15-6-1681, Beauport / d 15; s 15-8-1744, L’Ange-Gardien 

m 6-10-1704, Beauport
René Huot (Mathurin Huot et Marie Letarte)
n 29-8; b 1-9-1682, L’Ange-Gardien / d 7; s 8-11-1754, L’Ange-Gardien


4. Marie-Charlotte
n 11; b 11-1-1683, Beauport / d 23; s 24-5-1758, Notre-Dame-de-Québec
m 12-11-1704, Beauport 

René Sasseville (Pierre Sasseville et Marie Seigneur)
n vers 1675 / d 2; s 3-10-1739, Charlesbourg


5. Jacques
n 25; b 25-7-1684, Beauport / d 29; s 30-9-1768, L’Assomption
m 12-6-1718, Notre-Dame-de-Québec

Marie-Madeleine Sasseville (veuve Abel Sagot)
n 27; 30-4-1678, Beauport / d 14; s 15-6-1754, Notre-Dame-de-Québec


6. Marguerite
n 2; b 3-5-1686, Beauport / d - : s 28-9-1689, Notre-Dame-de-Québec
       
7. Marie-Angélique
n  11; b 12-2-1688, Beauport / d 28; s 30-6-1777, Notre-Dame-de-Québec
m1 16-8-1706, Beauport

Germain Langlois (Germain Langlois et Jeanne Chalifou)
n 25; b 25-10-1678, Charlesbourg / d 31; s 31-1-1717, Beauport


m2 5-11-1720, Beauport 

Nicolas Dupont (Guillaume Dupont et Françoise Metayer)
n 28; b 29-5-1700, Notre-Dame-de-Québec / d 24; s 24-3-1747, Contrecoeur


8. Jean
n 13; b 14-12-1689, Beauport / d 1; s 1-5-1704, Beauport
       
9. Marie-Anne
n 8; b 9-5-1691, Beauport / d ?; s ? 

m 28-2-1710, Beauport 
Pierre Huot (Mathurin Huot et Marie Letarte)
n 4; b 4-1-1685, L’Ange-Gardien / d 30-6; s 1-7-1749, L’Ange-Gardien


 10. Michel
n 22; b 22-3-1693, Beauport / d 16; s 17-2-1728, Charlesbourg 

m 9-9-1724, Notre-Dame-de-Québec    
Marguerite Blondeau (Joseph Blondeau et Agnès Giguère)
n 6; b 6-7-1707, Charlesbourg / d 8; s 10-1-1786, L’Assomption

 

11. Louis
n -; b 29-3-1695, Beauport / d 23; s 25-4-1777, Hôpital Général de Québec
m 27-11-1719, Notre-Dame-de-Québec 

Suzanne Blanchon (Étienne Blanchon et Marie-Françoise Cassé)
n 28; b 29-9-1699, Beaumont / d 15; s 17-11-1772, Hôpital Général de Québec


12. François
n 21; b 22-1-1697, Beauport / d 23; s 24-3-1784, Beauport

m1 28-11-1719, Beauport 

Catherine Binet (François Binet et Marie-Françoise Vachon)
n 20; b 20-12-1698, Beauport / d 15; s 16-5 1760, Beaupor
t

m2 7-2-1763, Beauport 

Marie-Anne Lemire (Joseph Lemire et Jeanne Normand)
n 9; b 10-7-1701, Notre-Dame-de-Québec / d 17; s 18-3-1783, Charlesbourg


13. Marie-Benjamin
n 18; b 18-4-1702, Beauport / d 20; s 20-6-1702, Beauport 



m2 Marie Bélanger (Nicolas Bélanger et Marie de Rainville), veuve Ignace Choret
m 9-11-1705 Beauport
n 19; b 21-10-1668, Notre-Dame-de-Québec / d 6; s 7-1-1719, Beauport


Enfants du second mariage
 
1. Simon-Pierre
n 23; b 24-10-1706, Beauport / d 5; s 7-5-1769, Beauport
m1 23-2-1729, Beauport 

Jeanne Bédard (Louis Bédard et Marie-Madeleine Huppé)
n -; b 14-8-1701, Charlesbourg / d 17; s 18-6-1737, Notre-Dame-de-Québec


m2 6-7-1739, Beauport 

Angélique Migneron (Sébastien Migneron et Catherine Huot)
n -; b 10-10-1714, Ste-Foy / d 6; s 7-6-1740, Beauport


m3 3-4-1742, Beauport 

Marie Giroux (Raphaël Giroux et Marie Mailloux)
n ? ; b ? / d 9; s 10-2-1743, Beauport  
 

2. Jacques-Joseph
n 2; b 2-11-1707, Beauport / d 17; s 18-4-1772, Beauport
m 24-10-1740, Beauport 

Marie-Louise Trudel (Philippe Trudel et Catherine Gariépy)
n 6; b 6-10-1713, L’Ange-Gardien / d 23; s 24-10-1749, Beauport


3. Marie-Josephe
n 23; b 23-11-1708, Beauport / d 25; s 26-4-1740, Charlesbourg
m 10-11-1727, Beauport 

Prisque Lessard (Prisque Lessard et Marie Jacob)
n 4; b 4-4-1702, Notre-Dame-de-Québec / d 15; s 16-3-1785, Charlesbourg


4. Anonyme
n 3; b 3-3-1710, Beauport / d 3; s 5-3-1710, Beauport
       
5. Geneviève
n 23; b 23-5-1711, Beauport / d -; s-
m 14-2-1730, Beauport 

Joseph Bussière (Jean Bussière et Ursule Rondeau)
n 17; b 18-5-1705, St-Pierre, île d'Orléans / d 5; s 6-5-1770, St-Henri de Lauzon

 

m3 Marie-Madeleine Huppé (Michel Huppé et Madeleine Roussin), veuve de Louis Bédard,
m 17-8-1719, Charlesbourg
n 8; b 15-1-1665, Notre-Dame-de-Québec / d 22; s 23-3-1735, Hôtel-Dieu de Québec

lundi 22 octobre 2012

Le décès de Claude Parent

Décidément, Claude Parent ne facilite pas la vie des généalogistes. Tout comme c’est le cas pour son acte de baptême et son acte de mariage, on ne connaît pas la date de sa sépulture. Cependant, on peut affirmer qu’il est décédé en 1733 comme le démontre les faits suivants.

Le 22 septembre 1733, le notaire Jean-Baptiste Adhémar prend connaissance d’une procuration de Claude Parent, habitant du fort Condé de Mobile, rédigée le 24 mars précédent. Dans cet acte officiel écrit par le notaire Bernardy de la Nouvelle-Orléans, Claude désigne son frère Joseph – il s’agit de Joseph l’aîné qui demeure à Montréal – comme son procureur. Dans cette requête, on apprend que Claude estime que la succession de ses parents n’est pas encore totalement réglée. Il a bien reçu sa part de la vente de la maison que ses parents possédaient rue Sault-au-Matelot et il souhaite maintenant recevoir sa part des biens des terres familiales situées dans les seigneuries de Notre-Dame-des-Anges et de Beauport. À la réception de cette procuration, Joseph nomme son frère Antoine Parent, procureur fiscal de l’île Jésus, comme son procureur. Antoine ira à Québec et négociera les derniers éléments de la succession avec ses frères et, plus spécialement leur frère Charles car ce dernier est devenu le propriétaire du patrimoine familial.

La Louisiane est loin de Montréal et les délais sont très longs. Enfin, ça ne sera qu’à l’automne 1735, qu’Antoine fait le voyage à Québec pour rencontrer son frère Charles. Le 24 octobre 1735, devant le notaire Pinguet de Vaucour, Antoine et Charles conviennent que « Led Sr Claude Parent peut avoir et prétendre comme héritier pour un Seisième en une habitation dont partie est Scize en lade Seigneurie de notre Dame des Anges et partie en celle de Beauport provenant de La Succession de feu Sr Pierre Parent Pere ». Après avoir réalisé le bilan des comptes reliés à ses propriétés foncières, Charles Parent s’engage à payer à son frère Claude la somme de 182 livres 3 sols et 9 deniers en argent de France avant le mois d’août 1737.

Claude Parent n’aura pas la chance de toucher à cette somme d’argent car il meurt, vraisemblablement, dans les derniers mois de l’année 1733. Il faut bien l’admettre car son épouse Catherine Christophe se remarie le 11 novembre 1734, au fort Condé, à Mobile. On peut supposer quelques mois de veuvage avant que la veuve de Claude Parent prenne mari pour une troisième fois. C’est ainsi qu’on peut supposer que Claude Parent soit décédé en 1733.

Catherine Christophe unit sa destinée à celle de François Allevin, un maître arquebusier. Le troisième mariage de Catherine Christophe est très éphémère ; les registres du fort Condé de Mobile signalent son inhumation le 10 janvier 1735 (2).

Claude Parent et Catherine Christophe n’ont pas eu d’enfants.

lundi 15 octobre 2012

La seigneurie de Notre-Dame-des-Anges en 1678

Sur le site web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, dans le menu Pistard, on trouve un document qui porte le titre suivant :
Aveu et dénombrement de la seigneurie Notre-Dame-des-Anges suivant l'ordonnance de Jacques Duchesneau de la Doussinière et d'Ambault, intendant de la Nouvelle-France, comprenant les noms des censitaires et l'emplacement des terres concédées, compilé par Romain Becquet, notaire du roi, devant Claude Dablon, Jésuite - 15 octobre 1678.
Les Jésuites, seigneurs de l’endroit, décrivent minutieusement les biens fonciers de leurs censitaires parmi lesquels on trouve mon ancêtre Pierre Parent. Voici la description de ses biens fonciers.

Par Pierre Parent Quarante huit arpents de terre en trois arpents de front, et Seize arpents de proffondeur, par luy acquis des herittiers de deffunct Jacques Badeau, auquel Ils avoient esté concedez par Contract passé par devant Guillaume Audoüard leur notaire en cette ville le Septiesme avril mil Six cent cinquante et un, et par lequel Il apert les dites terres estre chargez de Soixante Sols en argent et deux chapons vifs de rentes Seigneurialle avec deux deniers de Cens, portant lots et rentes saisines et amendes Suivant la coustume de la prevosté et vicomté de paris, Et d’executter toutes les Clauses et conditions portées par Icelluy
Cy 3# 2d et 2 chs

Plus par le dit Pierre Parent un arpent de terre Scitué proche delles cy dessus, qui luy a esté conceddé par Contract passé par devant Vachon notaire a Beauport le neufviesme mars mil Six cent Soixante huit, par lequel Il apert estre chargé de Cent sols de Cens et rentes, portant lots et rentes saisines & amendes Suivant la dicte coustume, Et d’executter les autres clauses et conditions portées par le dit Contract cy 5#

Pierre Parent est le censitaire d’autres terres mais elles sont situées dans la seigneurie de Beauport et ne font donc pas partie de cet aveu et dénombrement.

Note sur le système monétaire en vigueur en Nouvelle-France
Le symbole # représente le mot livre. Ainsi 5# signifie 5 livres. Ainsi, les cens et rentes de la première terre de Pierre Parent coûte 3# 2d et 2 chs, soit 3 livres 2 deniers et 2 chapons.

La livre est une unité comptable car il n’existe pas de pièces de monnaies ayant cette valeur. 


Les équivalences vont comme suit :


20 sols valent 1 livre
12 deniers valent 1 sol

lundi 8 octobre 2012

Claude Parent, son établissement

Le recensement de la Louisiane de 1721 nous apprend où réside Claude Parent. Il n’habite plus à l’embouchure de la rivière Mobile. Il a remonté la rivière de quelques kilomètres et s’est installé sur une terre située à l’ouest de la rivière Mobile au confluent des rivières Mobile et Chickasaw connu sous le nom de « Village des Fourches ». De plus, le recensement nous informe qu’il est marié, avec deux enfants et qu’il est associé avec un nommé René Andrien dit Pontchateau. Sa maisonnée est aussi composée d’un domestique français, de cinq esclaves indiens et de dix esclaves noirs. La ferme compte également huit bêtes à cornes. En 1721, la grande région de Mobile qui comprend l’île Dauphine et un établissement en amont de la rivière Mobile compte 119 hommes, 96 femmes, 113 enfants, 22 domestiques, 247 esclaves noirs et 110 esclaves indiens (1).

Qui sont ces deux enfants de la famille ce Claude Parent et de Catherine Christophe ? Il est impossible de savoir s’il s’agit des enfants issus du couple Parent-Christophe. Nous savons que Catherine Christophe a donné naissance à des enfants lors de son premier mariage avec René Boyer. Cinq ans plus tard, au recensement de 1726, le recenseur indique toujours la présence de deux enfants dans la maisonnée de Claude Parent mais cette fois, il les qualifie d’orphelins. Faut-il comprendre qu’ils sont orphelins de leur père René Boyer ? Cette hypothèse est vraisemblable. Ceci signifie que Claude Parent n’aurait pas eu de descendant. En tous les cas, il n’y a aucune trace d’un enfant de Claude Parent dans les registres de la région de Mobile et de la Nouvelle-Orléans.

En 1726, Claude Parent est toujours marié à Catherine Christophe et ils ont la charge de deux enfants orphelins. Le cas de ces deux enfants a été discuté précédemment. Ils ne possèdent plus que quatre esclaves noirs et trois esclaves indiens. Leur cheptel compte 30 bêtes à cornes plus un cheval et ils possèdent 50 arpents de terre (2).

En 1726, il est possible de connaître précisément la population de toute la grande région de la Louisiane grâce au recensement qui est réalisé. Le recensement de 1726 est le plus complet pour cette période car il inclut tous les postes français de cette grande région qui va de Mobile à la Nouvelle-Orléans sur la côte du golfe du Mexique en remontant le fleuve Mississipi jusqu’à la région connue sous le nom des Illinois. Au total, on dénombre 1952 personnes de race blanche qualifiées de « Maîtres », 276 engagés, 1540 esclaves noirs et 229 esclaves indiens.

(1) Charles R. Maduell, The census tables for the French colony of Louisiana from 1699 through 1732, Baltimore, Genealogical Publishing Co., Inc, 1972, p. 26.
(2) http://bd.archivescanadafrance.org/acf, « Recensement de la Louisiane de 1726.

lundi 1 octobre 2012

Claude Parent est marié

On ne connaît pas la date exacte du mariage de Claude Parent mais en 1715, il est marié. Le 12 janvier 1715, l’épouse de Claude Parent, qui se nomme Catherine Christophe, accepte d’être la marraine de René, fils de René Boissinot et d’Isabelle Ruelland. Cet acte de baptême spécifie que le parrain est François Dupré et la marraine est Catherine Christophe (elle signe son nom), femme de Claude Parent (1). Ainsi, nous apprenons que Claude Parent est marié. 

Catherine Christophe, l’une des filles à marier arrivées en Louisiane en 1704, qui était devenue veuve à la suite du décès de son époux, René Boyer. L’acte de mariage entre Catherine Christophe et Claude Parent n’apparaît dans le registre paroissial de Mobile.

Rappelons le contexte qui entoure l’arrivée de Catherine Christophe en Louisiane. Au déplaisir des autorités, plusieurs colons du fort Louis de la baie de Mobile fondent des familles avec des Indiennes, principalement de la tribu Choctaw. Pour pallier à cette situation, le gouvernement de France envoie des jeunes filles choisies dans des couvents qui deviendront des filles à marier. En 1704, ces jeunes filles arrivent en Louisiane à bord du Pélican. Sans tarder, elles trouvent toutes un mari. Dans sa lettre du 6 septembre 1704, Bienville écrit : « Monsieur Ducoudray commandant du Pellican est arrivé […] en juillet il nous a remis tous les vivres et munitions dont il estait chargé […] et les vingt sept filles femmes et filles; Touttes les filles se sont mariez peu de temps estre arrivez aux Canadiens, et autres quy sont en estat de les faire subsister […]» (2).

Même si l’acte de mariage est introuvable, nous savons que Catherine Christophe a épousé René Boyer d’après les registres paroissiaux de Mobile de cette période qui signalent sa présence et son statut. Par exemple, le 19 janvier 1707, il y est écrit que Catherine Christophe, épouse de René Boyer, agit comme marraine au baptême de Jean Honoré, fils de Jean-Louis Minuit, maître canonnier, et de Jeanne L’Escrue (3). René Boyer serait décédé après 1711, car le recensement du fort Condé de Mobile de cette année-là signale sa présence.

En 1711, le site de fort Louis subit une importante inondation durant laquelle près des deux tiers des maisons sont envahies par l’eau. Comme celle-ci suit les inondations de 1707 et 1710, les autorités décident qu’ils doivent déplacer le fort et la ville de Mobile. Le site choisi pour la construction de la nouvelle ville correspond à l’emplacement connu sous le nom des Oignonets où demeurent déjà quelques familles de Français. Ces familles sont connues soit celle de Pierre-René Leboeuf qui a épousé une Indienne connue sous le nom de Marguerite, celle de Charles Rochon, celle de Gilbert Dardenne et de son épouse Marguerite Burel et de leurs trois enfants et, finalement, celle de Claude Parent. Bienville fait construire un nouveau fort qu’il nomme fort Condé et le nouveau village de Mobile voit le jour.

Le 12 février 1713, Alexandre Huvé, missionnaire apostolique, baptise Claude, né la nuit précédente, fils de René Lebeuf et de Marguerite Tança, sa femme. Le parrain est Claude Parent, maître taillandier et habitant du nouveau fort, et la marraine, Jeanne, femme de Jean Louis, maître canonnier (4).

(1) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Microfilms 2047321 et 2047322 Family History catalog. Salt Lake City, Utah;, Church records from Archidiocese of Mobile)
(2) Archives des colonies, Correspondance de Bienville au compte de Pontchartrain, C13A.
(3) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Microfilms 2047321 et 2047322 Family History catalog. Salt Lake City, Utah;, Church records from Archidiocese of Mobile).
(4) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama (Microfilms 2047321 et 2047322 Family History catalog. Salt Lake City, Utah;, Church records from Archidiocese of Mobile).

lundi 24 septembre 2012

Claude Parent en Louisiane

À la suite de deux contrats rédigés en 1699 par lesquels il s’engage envers les jésuites, Claude Parent disparaît du paysage de la vallée du Saint-Laurent. En 1706, Claude Parent, taillandier, et Charles Rochon, voyageur âgé de 32 ans, qui sont vraisemblablement arrivés en Louisiane en faisant partie de la troupe d’Henri de Tonti, sont installés en un lieu appelé Les Oignonets, sur les rives de la baie de Mobile et ils s’adonnent à la culture du blé et de légumes. Ils sont intégrés à un village des Indiens Chatos qui occupent déjà ces lieux (1). Il s’agit de la première mention de Claude Parent dans la grande région de la Louisiane. Il ne s’agit pas précisément de la Louisiane telle qu’on la connaît aujourd’hui, mais plutôt de la région du golfe du Mexique où on trouve une présence française, soit les rives de la baie de Mobile.

Après l’exploration de l’embouchure du fleuve Mississipi réalisée par Robert Cavelier de La Salle qui s’est terminée par sa fin tragique au mois de mars 1687, le peuplement français de cette région de l’Amérique du Nord est demeuré en veilleuse pendant plus de douze ans. Puis, sous la gouverne de Pierre LeMoyne, sieur d’Iberville, les Français construisent tout d’abord le fort Maurepas situé sur les rives de la baie de Biloxi, au mois d’avril 1699. Rapidement, le sieur d’Iberville et les siens se rendent à l’évidence; le site du fort Maurepas s’avère insalubre et, conséquemment, la mortalité est très élevée. Il faut déplacer la nouvelle colonie. Heureusement, les Français ont continué à explorer la région (2). Ils ont remonté le Mississipi et longé la côte du golfe du Mexique. Sur cette côte, un site a attiré leur attention. Derrière l’île Dauphine, aussi appelée l’île au Massacre au début du 18e siècle, la baie de Mobile et le fleuve qui s’y déverse ont retenu leur intérêt. D’Iberville délègue son frère Bienville pour construire un fort dans la baie de Mobile. Les 4 et 5 janvier 1702, Bienville quitte la baie de Biloxi pour la baie de Mobile et y fonde le fort Louis de Mobile (3). Ce nouveau fort devient rapidement la plaque tournante de l’activité des Français dans cette région de l’Amérique.
Claude Parent et Charles Rochon cultivent la terre et, tout comme bon nombre de leurs concitoyens, utilisent des esclaves indiens. D’ailleurs au début du mois d’août 1710, le père Huvé, missionnaire, est de passage aux Oignonets et, le 4 août, il en profite pour baptiser les esclaves de Parent et Rochon. Ainsi, le 4 août 1710,

[…] a este baptisé au bas de la rivière deux esclaves garcon et fille, celuy-la appartenant a Parent et celle-cy a Rochon, le parrein a esté Pierre [illisible] et la marreine Marguerite Burel […] (4).
L’esclavage est important en Louisiane et, en 1708, la région de Mobile compte 80 esclaves (5).

(1) Gregory A. Waselkov et Bonnie L. Gum with contibutions by Kristen J. Gremillon et Diane E. Silvia, Plantation archeology at Riviere aux chiens ca. 1725-1748, Mobile, Alabama, Center for archeological studies, 2000, p. 70.
(2) Guy Frégault, Pierre Le Moyne d’Iberville, Fides, Montréal et Paris, 1968, p. 214-223.
(3) Jean-Baptiste Bénard de La Harpe, The historical journal of the establishment of the French in Louisiana, Center for Louisiana studies, University of Southwestern Louisiana, 1971, p. 28.
(4) Registres paroissiaux de Mobile, Alabama, Sacramental Registers Book 1, Microfilms 2047321 Family History catalog. Salt Lake City, Utah.
(5) Jay Higginbotham, Old Mobile, Fort Louis de la Louisiane 1702-1711, Mobile, Museum of the City of Mobile, p. 451-457.

lundi 17 septembre 2012

Michel Parent, démêlés avec la justice en 1699

Michel Parent a appris à construire des chaloupes mais la pratique de ce métier dans lequel il est encore jeune n’est pas suffisant pour bien gagner sa vie. Le 11 septembre 1698, Michel Parent contracte un bail à ferme envers Timothée Roussel, maître chirurgien de Québec, et son épouse Catherine Fournier. Pour une période de cinq ans, ces derniers ont loué à Michel Parent, « habitant demeurant paroisse de Beauport » et à Jeanne Chevallier, sa femme, une terre et habitation située au lieu appelé La Canardière (1). Cette terre est située dans la seigneurie Notre-Dame-des-Anges. Dans cet acte notarié qui couvre quatre pages densément écrites, on y trouve décrits tous les éléments qui régissent l'exploitation d'une ferme. Cela va du nombre et de la description détaillée des animaux, à la production de beurre et à la sorte de grains semés et récoltés, en passant par la description des instruments aratoires utilisés et au cycle de l'entretien de la terre.

Michel n'exploite la terre de Timothée Roussel que depuis un an et déjà la mésentente s'est installée. Roussel s'impatiente devant la manière dont son métayer s'occupe de son bien : il craint de perdre une partie de ses récoltes. Michel accepte mal les remontrances du propriétaire; il réagit même avec violence. Le 27 août 1699, le bailliage de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges est saisi d'une plainte de Roussel. Il demande qu'il lui soit permis de mettre des faucheurs pour faucher les foins qui sont sa terre, vu la négligence et le peu de soin de Michel Parent et vu « l’inconstance du temps et la saison qui presse ». De plus, il considère inacceptable les insultes que lui a faites le défendeur. Pour sa défense, Michel Parent demande à Joseph Normand, son voisin, d’aller visiter la terre en compagnie de Joseph Lemire, représentant de Roussel, et de faire rapport aux autorités (2).

La plainte de Roussel est rejetée par la prévôté de Québec le 23 septembre. Il semble bien que l'entente est difficile entre les deux parties, puisque que tout ce monde se retrouve devant le Conseil souverain un peu plus tard. Le 7 décembre, Roussel en appelle de la décision. Après la lecture des représentations de chacune des parties, le Conseil souverain donne raison à Roussel et ordonne que les grains « seront battus tant par led Parent qu'une autre personne que led appellant pourra Employer a cet Effet ». (3)

Mais les choses n'en restent pas là. Quinze jours après le jugement du Conseil souverain, ce dernier est à nouveau saisi de leur affaire. Aucun des deux protagonistes n'est satisfait du jugement rendu. Michel conteste la somme qu'il doit payer à Roussel en réparations des dommages que ce dernier aurait subis. Il demande à être entendu sur le jugement le condamnant à réparer les clôtures et la couverture de la grange à ses frais et d'honorer le bail à ferme qu'il a signé l'année dernière pour les cinq années prévues à l’entente. De plus, il conteste la sentence à la suite de l'Incident arrivé pendant l'instance et pour lequel il fut convaincu de violence et voies de fait envers Roussel et condamné à verser la somme de 15 livres en aumônes pour les pauvres au bureau de cette ville.

Le Conseil souverain, après avoir rappelé tous les événements qui ont jalonné ce dossier, rend sa décision. S'étant enquis du consentement des deux parties, il décrète que le bail à ferme qui lie les deux parties est maintenant nul. Il condamne « led Parent rendre et restituer aud Roussel tous les bestiaux, Meubles et Ustensiles portez par led bail Et les Escrois si aucuns sont ». Michel Parent doit s'engager à terminer la saison des récoltes et s’assurer, en bon fermier, de battre tous les grains et s'assurer que les bestiaux auront suffisamment de fourrages pour toute la durée de l'hiver. Par la suite, tous les surplus en grains et fourrages seront partagés entre les protagonistes. Finalement, Michel doit payer 17 livres pour avoir agressé Roussel (4). Il semble bien que cette fois-ci Michel accepte le jugement.

Il ne faut pas s’étonner que Michel se soit confronté à Timothée Roussel. Les démêlés de Roussel avec ses concitoyens remplissent des pages et des pages soit dans les Jugements et délibérations du Conseil souverain, soit dans les archives du tribunal seigneurial de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. Roussel, maître chirurgien, « était un homme coléreux et âpre au gain. À partir de 1672, il parut presque à chaque année devant le Conseil souverain dans des rôles de demandeur, d’intimé ou d’appelant.» (5)

(1) BAnQ. Minutier de Charles Rageot de Saint-Luc, le 11 septembre 1698.
(2). André Lafontaine, Le bailliage de Notre-Dame-des-Anges, tome I, Québec, s.e., p. 144;  p. 164-165.
(3). Jugements et délibérations du Conseil Souverain, publié par le Département du registraire de la Province, Québec, vol. IV, 1988, p. 374.
(4) Ibid., p. 377-379.
(5). Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1966, p. 596.

lundi 10 septembre 2012

Claude Parent, taillandier

Claude Parent est né à Beauport à la fin de l’année 1677 ou aux premiers mois de 1678 ; il est le quinzième enfant de Pierre Parent et Jeanne Badeau. Son adolescence est marquée par une longue période pendant laquelle il est inscrit sur la liste des malades à l’hôpital Hôtel-Dieu de Québec. En effet, en 1692, il est hospitalisé pendant une très longue période, soit du 10 mai à la fin du mois de juin. Heureusement, il recouvre la santé. Il faut souligner qu’en ce mois de juin 1692, la liste des malades hospitalisés à l’Hôtel-Dieu est très longue.

En 1698, le décès de son père marque un moment important de sa vie. Au mois d’octobre de cette même année, il assiste à l’inventaire des biens de son père, décédé le 5 août précédent. Dans la foulée des événements de l’année 1698, Claude prend une décision importante. Il quitte la région de Québec et s’installe à Montréal, également connu sous le nom de Ville-Marie à cette époque. Le premier août 1699, deux actes notariés nous renseignent sur ce que Claude a choisi de faire de sa vie pour les années qui viennent. Il s’engage envers les pères jésuites pour lesquels il pratiquera les métiers de taillandier et de forgeron. Il signe un contrat de deux ans dans lequel il est précisé que « Claude Parent taillandier et forgeron […] promet de travailler de son metier & En toutte choses q Luy sera commande ». Il devra même se rendre chez les Outaouais. Ce contrat lui rapportera une somme de 300 livres (1). Cette somme de 300 livres va à peine lui effleurer les mains car cette même journée, Claude Parent reconnaît devoir à Charles Juchereau, sieur de Saint-Denis, une somme de 466 livres 12 sols et 9 deniers « pour marchandises à luy fourny »(2).

En se fixant à Ville-Marie et en pratiquant ce métier du fer, Claude imite son grand frère Joseph Parent l’aîné qu’il faut distinguer d’un des triplets Parent – ses plus jeunes frères –  qui porte aussi ce prénom. Joseph l’aîné, également taillandier et forgeron, a épousé Madeleine Marette, fille de Jacques Marette et Marie Pagé, le 31 janvier 1690, à Beauport. Joseph l’aîné a déménagé ses pénates à Ville-Marie à la fin de l’année 1697 où il a loué une maison sur la rue Saint-François (3).

Ainsi, par ces actes notariés, nous connaissons le métier que pratique Claude Parent et apprenons qu’il aura l’occasion de se rendre dans les « Pays d’en haut » et de rencontrer ces explorateurs qui sillonnent la région des Grands Lacs et de l’Ouest américain. Claude fera la traite des fourrures ou piègera lui-même le castor car c’est en peaux de castor qu’il s’est engagé à rembourser Charles Juchereau. Claude tarde à rembourser Charles Juchereau comme nous l’apprennent les événements suivants. Juchereau meurt le 27 août 1703 au fortin construit au confluent des rivières  Ouabache et Ohio en 1702. Un an après le décès de Juchereau, Thérèse Migeon, sa veuve, fait préparer l’inventaire des biens de la communauté le 2 septembre 1704 et dans cet inventaire, la dette de Claude Parent existe encore; il n’a encore rien remboursé (4).

(1). BAnQ. Minutier d’Antoine Adhémar, le 1er août 1699.
(2). BAnQ. Minutier d’Antoine Adhémar, le 1er août 1699.
(3). BAnQ. Minutier de Claude Rageot de St-Luc, le 14 octobre 1697.
(4). BAnQ, Minutier d’Antoine Adhémar, le 2 septembre 1704.


Note : Dans de nombreuses bases de données qu’on peut consulter sur le Web, on indique que Claude Parent est décédé en 1692, ce qui est évidemment une erreur. Malheureusement, elle est répandue.

lundi 3 septembre 2012

Fiche familiale de Michel Parent et Jeanne Chevalier

Michel Parent est le neuvième enfant né du mariage entre Pierre Parent et Jeanne Badeau. 

Michel Parent (Pierre Parent et Jeanne Badeau)
n 21; b 21-12-1671, Notre-Dame-de-Québec / d 16; s 17-12-1726, Beauport

m Jeanne Chevalier (René Chevalier et Jeanne Langlois), le 24 novembre 1692, Beauport.
n 12; b 14-5-1673, Beauport / d 3; s 4-4-1746, à Notre-Dame- de-Québec

1. Michel
n 17; b 18-8-1693, Beauport / d ?

2. Étienne
n 19; b 19-1-1695, Beauport / d 22; s 22-7-1755, Québec

m Simone Brassard (Louis Brassard et Simone Maufait), le 9 janvier 1719, Beauport.
n 9; b 10-12-1696, Notre-Dame-de-Québec / d 25; s 26-1-1765, Baie Saint-Paul


3. Henri
n 18; b 19-10-1696, Beauport / d 15; s 16-11-1780, Notre-Dame-de-Québec

m 1 : Ursule Chouinard (Jacques Chouinard et Louise Jean), le 15 mai 1729, L’Islet.
n 14; b 14-8-1710, L’Islet / d 24; s 26-3-1735, L’Islet

m 2 : Geneviève Normand (Joseph Normand et Marie Choret), le 27 octobre 1735, Notre-Dame-de-Québec.
n 4; b 4-1-1710, Notre-Dame-de-Québec / d 7; s 8-7-1785, Notre-Dame, Montréal

4. Marie-Jeanne
n 11; b 11-10-1698, Beauport / d 4; s 4-12-1740, Notre-Dame-de-Québec

m Jean Spénard, veuf de Marie Morel (André Spénard et Marie-Charlotte Regnaud), le 26 juin 1728, Beauport
n 26; b 27-2-1694, Notre-Dame-de-Québec / d 2; s 3-3-1767, Notre-Dame-de-Québec

5. Pierre
n 29; b 29-7-1700, Beauport / d 22; s 22-4-1703, Beauport

6. Marguerite-Véronique
n 24; b 24-9-1702, Beauport / d 10; s 11-1-1769, Notre-Dame-de-Québec

m Joseph Chalifour (Paul-François Chalifour et Jeanne Philippaux), le 9 mars 1720, Beauport.
n 22; b 22-6-1698, Notre-Dame-de-Québec / d 12; s 13-6-1753, Notre-Dame-de-Québec

7. Louise-Françoise
n 7; b 8-7-1704, Beauport / d 27; s 28-12-1706, Beauport

8. Pierre
n 14; b 14-7-1706, Beauport / d 2; s 3-5-1708, Beauport


9. Joseph
n 23; b 23-5-1708, Beauport / d 22; s 23-2-1782, St-Michel d’Yamaska

m Marie-Anne Chatellereau dit Bonadeau (Louis Chatellereau dit Bonadeau et Marie-Anne Gagnon), le 8 octobre 1731, Notre-Dame-de-Québec.
n ?-8-1713; b 14-10-1714, Notre-Dame-de-Québec / d 16; s 17-5-1743, Notre-Dame-de-Québec

10. François-Marie
n 4; b 4-6-1710, Beauport / d 20; s 21-9-1714, Beauport

11. Anonyme (garçon)
n 14; b 14-4-1712, Beauport / d 14; s 14-4-1712, Beauport

12. Angélique
n 25; b 26-3-1714, Beauport / d 24; s 25-9-1714, Beauport
13. Thérèse
n 15; b 16-11-1717, Beauport / d ?

m François Normand (Joseph Normand et Marie Choret), le 23 janvier 1736, Notre-Dame-de-Québec.
n 6; b 6-4-1714, Notre-Dame-de-Québec / d 15; s 17-7-1786, Notre-Dame-de-Québec

lundi 27 août 2012

Les triplets Parent travaillent ensemble

Au printemps 1698, les triplets Parent s’engagent ensemble pour la première fois. Jean Soulard, arquebusier du roi, qui demeure rue Notre-Dame en la Basse-Ville de Québec, les choisit pour réaliser des travaux de maçonnerie. Les triplets construiront pour le sieur Soulard des « Lieux de convenance ou privés Le long de la maiSon ». Le cabinet d’aisance mesurera 6 pieds de longueur sur 4 pieds de largeur et sera bâti de façon à ce que les odeurs et les immondices ne puissent indisposer les résidants. De plus, les maçons installeront des tuyaux qui se rendront à chacun des étages de la maison et feront « des ouvertures dans led. mur en forme de porte pour y poSer et faire Les Sieges desds. Lieux ». Les triplets devront utiliser de la pierre de Beauport pour cette construction. Soulard paiera la somme de 180 livres pour la totalité des travaux. De cette somme, la moitié sera versée en argent et l’autre moitié, en marchandises (1).

Quatre ans plus tard, les triplets travaillent de nouveau ensemble. À l’été 1702, les triplets et leur confrère Mathieu Lagrange signent un important contrat de construction. Louis Prat, boulanger à Québec, les embauche pour continuer la construction de la maison qu’il a commencé à faire bâtir, rue Sault-au-Matelot. De façon générale, les maçons doivent « achever generallement toutte la massonne du quarré de la ditte maison […] et construire une cheminée dans le pignon du costé du nord Est, laquelle sera toisée […] et continuer celle qui a ete commencée au pignon du sorouet qui sera toisée comme un mur courant […] ». Le verbe toiser est utilisé dans le sens de mesurer le volume de pierres à poser. Le associés encaisseront la somme de 7 livres par toise bâtie qui sera payée de la façon suivante :  les deux tiers en argent et l’autre tiers en marchandises de du magasin du boulanger Prat. De plus, les maçons reconnaissent avoir déjà reçu la somme de 100 livres en argent d’une somme de 250 livres que Prat promet de leur avancer pour la réalisation des travaux (2). Il s’agit du plus important contrat signé jusqu’alors par les trois maçons Parent.

(1). BAnQ. Minutier de Louis Chambalon, le 17 mars 1698.
(2). BAnQ. Minutier de Michel Lepailleur Laferté, le 27 juin 1702.

lundi 20 août 2012

Joseph Parent, artisan

Joseph Parent est le septième enfant né du mariage de Pierre Parent et de Jeanne Badeau. Un de ses frères – un des triplets – portera aussi le prénom de Joseph.

Le 17 janvier 1688, Jeanne Badeau vient en aide à son fils Joseph, l'aîné des deux Joseph. Elle loue de Marie-Madeleine Pelletier, veuve de Nicolas Cliche, serrurier, un emplacement avec une maison et une boutique attenante. La maison est située « Sur la rüe montant de la basse ville a la haute ville ». Jeanne signe un bail de trois ans au prix de 160 livres par année. La veuve Pelletier ne voit pas la couleur de cet argent, car 18 livres vont directement aux jésuites et le reste à Charles Aubert de Lachesnaye en déduction d'une dette. La locatrice se réserve, à son usage, une petite chambre de la maison (1). Pierre ratifie le contrat de location quatre jours plus tard.

Ce même jour, puisque Pierre s'est déplacé chez le notaire Rageot, il profite de l'occasion pour louer, pour son fils Joseph, les outils de la boutique de forge de Nicolas Cliche. Pierre déboursera 50 livres par an pour cette location (2). Quatre mois plus tard, Jeanne se rend encore chez le notaire au nom de son fils Joseph. Ce dernier sous-loue, jusqu'au 17 janvier 1691, la maison de la veuve Cliche à « Marie Lureau fe de Jean deguy son époux de Montreal (3)». Quand, le 30 janvier 1690, Joseph Parent se présente devant le notaire Genaple pour signer son contrat de mariage, il précise qu'il pratique le métier de serrurier et qu'il demeure rue de la Montagne, à Québec. Il va épouser Marie-Madeleine Marette, fille de Jacques Marette et de Marie Pagé (4). Il demeure toujours dans la même rue, car il y a acheté un emplacement de Jean Le Rouge et son épouse, le 28 novembre 1689 (5).

Joseph Parent se dit serrurier en 1690, mais quelques années plus tard, il dira qu’il pratique le métier de ferblantier ou de taillandier. Joseph déménage à Montréal au cours de l’automne 1697. Le 11 novembre, la veuve de Jean-Baptiste Demers loue une maison rue Notre-Dame, à Montréal, à Joseph Parent, taillandier (6). Au printemps suivant, il se défait de ses biens dans la ville de Québec. Ainsi, son beau-frère Joseph Rancourt, charpentier de navire du Petit Village de Beauport, procureur de Joseph Parent, taillandier, et de Madeleine Marette, son épouse, de Montréal, vend à André Jourian, tonnelier de Québec, son emplacement situé rue de la Montagne (7).

Avec son arrivée à Montréal, Joseph concrétise ses goûts pour la vie aventureuse qui l’ont déjà amené aux pays des Outaouais et qui le conduira à vivre plusieurs années au fort Pontchartrain, de la rivière Détroit. Ça, c’est une autre histoire.

(1) BAnQ, Minutier de Gilles Rageot, le 17 janvier 1688.
(2. BAnQ, Minutier de Gilles Rageot, le 21 janvier 1688.
(3) BAnQ, Minutier de Gilles Rageot, le 22 mai 1688.
(4) BAnQ, Minutier de François Genaple, le 30 janvier 1690.
(5) BAnQ, Minutier de François Genaple, le 28 novembre 1689.
(6) BAnQ. Minutier d’Antoine Adhémar, le 11 novembre 1697.
(7) BAnQ. Minutier de François Genaple, le 2 avril 1698.

lundi 13 août 2012

Michel Parent, charpentier de navire

Michel Parent est le neuvième enfant de Pierre Parent et de Jeanne Badeau. Nous ne trouvons aucune trace de l'apprentissage d'un métier pour le jeune Michel Parent; cette information pourrait nous renseigner sur sa vie de travailleur. Mais au mois de décembre 1691, voici une première piste. Michel va très bientôt avoir 20 ans et il considère qu'il a atteint la maturité nécessaire pour prendre des engagements. Le 12 décembre 1691, Michel, représenté par sa mère, négocie son premier contrat. Devant le notaire Rageot, Jeanne Badeau reconnaît devoir à François Hazeur, marchand bourgeois de Québec, la somme de 487 livres et 5 sols pour les agrès et « apparaux » d'une chaloupe neuve que son fils Michel et son beau-frère Joseph Rancourt ont commencé à construire au mois d'août précédent (1). Michel et son beau-frère ne peuvent probablement pas fournir de garanties valables à François Hazeur, d'où l'implication de sa mère qui leur permet d'acquérir ainsi le matériel désiré. Que Jeanne Badeau signe des actes notariés peut surprendre, mais elle l’a fait à de nombreuses reprises sa vie durant. Nous ignorons la façon dont s’est terminée cette affaire.

Le partenaire de Michel, Joseph Rancourt, fils de Pierre Rancourt et de Jeanne-Claude de Boisandré, est né en France. Ses parents n’ont pas posé les pieds en Nouvelle-France. Il a épousé la sœur de son associé, Marie Parent, veuve de David Corbin, le 5 février 1685, à Beauport. De l'année de son mariage à la signature de ce contrat, six années plus tard, Rancourt a touché à plus d'un métier. Il a loué une ferme (2), pratiqué le métier de boucher (3) et réparé des chaloupes (4).

Ainsi, Michel apprend à construire des chaloupes. Pour pratiquer cette activité spécialisée, on pourrait penser qu’il a été placé en apprentissage. Traditionnellement, avant de pouvoir pratiquer un métier, une période d’apprentissage est exigée, personne ne peut s’y soustraire, du moins dans la mère patrie. En Nouvelle-France, le besoin pressant d’ouvriers spécialisés force les dirigeants de la colonie à assouplir les règles entourant les corporations des métiers par rapport à ce qui existe en France, surtout en ce qui concerne la durée de la période d’apprentissage.

Pourtant, dans la famille Parent, on reconnaît les avantages et l’utilité d’apprendre un métier sous l’enseignement d’un maître, car au moins deux frères de Michel sont engagés comme apprentis. Par exemple, en 1692, Étienne, le frère de Michel, entre en apprentissage chez l’architecte Claude Baillif (5). Ce maître artisan s’engage à « luy montrer et Enseigner a tailler de la pierre, massonnée et toutes autres choses dont le dt Sieur Baillif se connaît ». La famille Parent connaît bien le chemin qui mène à l’atelier de Claude Baillif car, cinq années auparavant, Jean Parent, le jeune frère de Michel, avait déjà été placé en apprentissage chez ce même Baillif (6).

Si Michel ou son beau-frère ont suivi quelque apprentissage, nous n’en trouvons aucune trace. Quoi qu’il en soit, en 1692, Joseph Rancourt, qui accompagne Jeanne Badeau lors de la signature du contrat d’apprentissage d’Étienne Parent, se qualifie de « Maître charpentier». Michel apprend vraisemblablement son métier ainsi en collaborant avec son beau-frère même si aucun acte notarié ne légalise cette situation. Il semble bien que cette étape en ce qui regarde les charpentiers de navires n’ait jamais été considérée comme indispensable. La transmission de leur art se fait à l’intérieur d’un réseau familial dans lequel plusieurs membres prodiguent leurs connaissances à leurs descendants. Ainsi Joseph Rancourt s’occupe de la formation de Michel Parent.

(1) BAnQ-Q. Minutier de Louis Chambalon, le 12 décembre 1691.
(2) BAnQ-Q. Minutier de Pierre Duquet, le 26 mars 1685.
(3) BAnQ-Q. Minutier de Pierre Duquet, le 22 juillet 1685.
(4) BAnQ-Q. Minutier de Gilles Rageot, le 16 novembre 1688.
(5) BAnQ-Q. Minutier de Louis Chambalon, le 22 juin 1692.
(6) BAnQ-Q. Minutier de Gilles Rageot, le 11 avril 1687.

lundi 6 août 2012

Les filles se marient jeunes en Nouvelle-France


En Nouvelle-France, souvent les filles se marient encore adolescentes. La majorité des filles des pionniers qui sont nées en en Nouvelle-France convolent avant 20 ans et nombreuses sont celles qui se marient dès la puberté, tandis que les garçons le font entre 22 et 32 ans (1). Par exemple, les quatre filles de Pierre Parent et Jeanne Badeau se sont mariées à l’âge de 15 ou de 16 ans mais ses dix frères qui prennent épouse dans la région de Québec le font à un âge qui varie entre 19 et 23 ans.

Cette volonté d’encourager les jeunes garçons et jeunes filles de la nouvelle colonie à se marier très jeunes est clairement exprimée dans la correspondance que les autorités françaises adressent aux dirigeants de la Nouvelle-France. En 1670, cette politique royale se traduit en ces termes : « Veut de plus Sa dite Majesté qu’il soit payé par les ordres du dit intendant à tous les garçons qui se marieront à vingt ans et au-dessous, et aux filles à seize ans et au-dessous, vingt louis pour chacun le jour de leurs noces; […] et qu’il soit établi quelque peine pécuniaire, applicable aux hôpitaux des lieux, contre les pères qui ne marieront point leurs enfants à l’âge de vingt ans pour les garçons et à l’âge de seize ans pour les filles (2). » 

Deux ans plus tôt, Colbert proposait des mesures encore plus énergiques, il souhaitait doter les garçons afin de faciliter leur mariage (3). D’ailleurs, près de 40 années plus tard, le discours officiel véhicule toujours les mêmes préoccupations. Dans une missive du 7 novembre 1711 adressée à la Cour, on apprend que le gouverneur et l’intendant restent préoccupés par cette politique. « Les Srs De Vaudreuil et Raudot […] exhortent le plus qu’ils peuvent les filles et les garçons du Canada de Se marier, le Sr Raudot leur dit toujours que c’est l’intention de Sa Majesté que les garçons se marient à 20 ans et les filles à 16 ans, sans cependant pour cela qu’ils doivent s’écarter du respect qu’ils doivent à leurs Parens (4).» Les enfants de la famille Parent-Badeau s’inscrivent parfaitement dans les désirs exprimés par les autorités en ce qui concerne l’âge de la nuptialité.

(1) Hubert Charbonneau, Bertrand Desjardins, André Guillemette, Yves Landry, Jacques Légaré, François Nault avec la collaboration de Réal Bates et Marie Bolede, Naissance d’une population, les Français établis au Canada, Les Presses de l’Université de Montréal et les Presses universitaires de France, Travaux et Documents, cahier no 118, 1987, p. 71.

(2) Paul-André Leclerc, prêtre, « Le mariage sous le régime français », Revue d’histoire de l’Amérique française,13: 240, 1959, citant les Arrêts du Conseil d’État du Roi, le 12 avril 1670 dans Édits et ordonnances royaux I, p. 68.

(3) Rapport de l’archiviste de la province de Québec (1930-1931), Lettre du ministre Colbert à Talon, p. 95.

(4) Rapport de l’archiviste de la province de Québec. (1946-1947), Correspondance entre M. de Vaudreuil et la Cour, p. 448.

lundi 30 juillet 2012

Une lignée ascendante matrilinéaire

Pour un généalogiste, la façon traditionnelle de réaliser une lignée généalogique ascendante consiste à partir de da personne et à remonter l’horloge du temps aussi loin qu’il le peut en suivant le patronyme de ses ancêtres masculins. Donc, la lignée ascendante traditionnelle débute avec moi et remonte jusqu’à Pierre Parent, mon ancêtre en Nouvelle-France. C’est ce qu’on appelle une lignée ascendante patrilinéaire. Comme dans la plupart des cas, la recherche de documents d’archives pour documenter une histoire d’une famille se vit principalement à travers l’histoire de l’homme, ceci explique cette façon de faire en généalogie.

Il existe une autre manière d’entrevoir une lignée ascendante. Du point de vue de la génétique, l’apport du père et de la mère est équivalent. Notre bagage génétique qui fait ce que nous sommes est issu d’un héritage paternel et maternel. À partir de cette constatation, pourquoi ne pas faire sa lignée ascendance matrilinéaire ? Ainsi, en partant de ma personne, je remonte les ans en suivant le nom de famille de ma mère, de ma grand-mère, et ainsi de suite, de génération en génération, aussi loin que mes recherches le permettent. La lignée ascendante généalogique ainsi obtenue est appelée une lignée matrilinéaire. Elle est complètement différente de ma lignée patrilinéaire. Les patronymes de ma lignée ascendante matrilinéaire présentent un autre portrait de mes ancêtres. Par exemple, la profondeur généalogique (le nombre de générations) de ces deux lignées est différente. Dans ma lignée patrilinéaire, je représente la 10e génération et dans la lignée matrilinéaire, la 12e.



Ascendance matrilinéaire de Guy PARENT

Ancêtres en France
Charlotte MAUGIS et Pierre MIVILLE
Brouage, Saintonge

Première génération
Madeleine MIVILLE et Jean CAUCHON
(fils de Jean Cauchon et de Marguerite Cointerel)
Notre-Dame-de-Québec, le 20 novembre 1652

Deuxième génération
Marie Madeleine CAUCHON et Olivier MICHEL dit LETARDIF et TAILLON
(fils de Gilles Michel  et de Barbe Émard)
La Visitation-de-Notre-Dame, Château-Richer, le 24 novembre 1671

Troisième génération
Marie Anne MICHEL et Louis LOISEL
(fils de Jacques Loisel et de Catherine Deloire)
Notre-Dame-de-Québec, le 17 septembre 1704

Quatrième génération
Marie Josephe LOISEL et Joseph BARBEAU
(fils de Jacques Barbeau et de Marie Anne Bisson)
Saint-Charles-Borromée, Charlesbourg, le 7 octobre 1740

Cinquième génération
Anne BARBEAU et Jean Marie PARENT
(fils d’Étienne Parent et de Geneviève Trudel)
La Nativité-de-Notre-Dame, Beauport, le 5 février 1765

Sixième génération
Catherine PARENT et Étienne GRÉGOIRE
(fils d’Étienne Grégoire et de Geneviève Grenier)
Sainte-Marie, Beauce, le 27 juillet 1802

Septième génération
Louise GRÉGOIRE et Michel FONTAINE
(fils de Jean Fontaine et d’Anne Camiré)
Sainte-Marie, Beauce, le 18 janvier 1825

Huitième génération
Rose Delima FONTAINE et Élie MONGRAIN
(fils de Denis Mongrain et d’Agathe Boisvert)
Saint-Stanislas, Champlain, le 26 juin 1860

Neuvième génération
Honora MONGRAIN et Théophile BORDELEAU
(fils de Théophile Bordeleau et de Joséphine Mongrain)
Saint-Séverin, Champlain, le 19 septembre 1893

Dixième génération
Jeanne BORDELEAU et Arthur SANSCHAGRIN
(fils de Victor Sanschagrin et d’Éveline Marchand)
Saint-Stanislas, Champlain, le 10 juillet 1917

Onzième génération
Gisèle SANSCHAGRIN et Donat PARENT
(fils de Philippe Parent et de Mathilde Leduc)
Saint-Séverin, Champlain, le 2 mai 1946

Douzième génération
Guy PARENT

lundi 23 juillet 2012

Les premiers contrats de construction des triplets Parent


À la fin de l’année 1695, Étienne et Jean ont tous deux terminé leur apprentissage chez Claude Baillif. Ils peuvent maintenant voler de leurs propres ailes et assumer un travail qui fait appel à leur art. Le 14 décembre 1695, Jacques Langlois, de Québec, les engage. C’est leur premier contrat de construction et, fait à noter, il est négocié et signé par leur mère. Ce contrat comporte plusieurs éléments qui sollicitent la maîtrise de leur métier (1).


Les frères Parent devront démolir complètement un pan de mur et le reconstruire en y intégrant une cheminée qui aura les dimensions suivantes, soit « Sept pieds et deux de bord en de bord Et quatre pieds de deux jambages de hauteur, Et ladte […] cheminé de trente quatre pieds de hauteur Sur Lespoisseur ». De plus, les jumeaux construiront un four à l’arrière de la cheminée dont l’accès se fera par la cheminée. Toute la pierre utilisée pour la plate bande et les jambages de la cheminée proviendra des carrières de Beauport. Enfin, les maçons pratiqueront une ouverture de cinq pieds et demi de hauteur sur trois pieds de largeur pour l’installation d’une porte dans ce mur. Les travaux débuteront le 1er juin prochain et devront être terminés à la fin de ce mois. Étienne et Jean recevront la somme de 350 livres pour ce travail dont 200 en argent et 150 en marchandises. Pour faciliter l’achat des matériaux et le paiement des ouvriers qu’ils embaucheront, Jacques Langlois les paiera au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Langlois exige que la cheminée soit faite de pierre de Beauport et il en sera de même pour la majorité des contrats que signeront les triplets Parent. Comme la famille exploite la carrière Parent, cette exigence constitue un avantage certain pour les triplets.


Jacques Langlois se félicite du travail accompli par les deux jumeaux. Ainsi, quelques années plus tard, lorsqu’il envisage d’entreprendre la rénovation d’une maison située rue de la Montagne, à Québec, il se tourne à nouveau vers eux. Encore cette fois-ci, deux des triplets travaillent ensemble, mais ça ne sera pas le duo formé d’Étienne et Jean qui réalisera le contrat mais celui composé de Jean et Joseph. Le 2 novembre 1698, le notaire Guillaume Roger est chargé de rédiger le contrat d’un marché de construction d’une maison entre Jacques Langlois, maître tailleur d’habits de Québec, et Jean et Joseph Parent, maîtres maçons et tailleurs de pierre de Beauport. Les deux frères portent le titre de maîtres maçons, ce qui renforce l’hypothèse que Joseph aurait lui aussi été apprenti d’un Claude Baillif ou d’un de ses collègues même si aucun document officiel ne permet de le confirmer. Pour les deux maçons, il ne s’agit pas de construire complètement une maison. Langlois leur demande d’ériger les murs avant et arrière de sa maison. Ces murs auront deux pieds d’épaisseur et seront fabriqués avec de la « pierre de Beauport pour leur parement devant Et derriere Et pour En dedans de pierre commune ». Les maçons prépareront l’ouverture pour une porte à l’arrière et des ouvertures pour deux fenêtre et deux portes à l’avant, rue de la Montagne. Les frères Parent démoliront deux pans de mur et des colombages et modifieront la cheminée à l’étage. Les travaux devront être terminés à la fin du mois de juillet suivant. Langlois a déjà payé une somme de 50 livres à Jean et Joseph avant le début des travaux. Pour la pierre qui sera utilisée lors des travaux, Langlois paiera une somme de 52 francs par toise de pierre (2).


En 1696, après avoir réalisé les travaux chez Jacques Langlois, Étienne et Jean construisent une cheminée pour Jean Lefebvre, habitant de Beauport et important charpentier spécialisé dans la construction des moulins. Les deux frères ne maîtrisent pas encore toute la science qui entoure leur métier, car Lefebvre demande que la cheminée qu’ils ont construite soit refaite pour que la « clef de lad chemineé puisse tirer a conséquence ». Le 22 octobre, Lefebvre s’adresse à la prévôté de Québec. Dans sa requête, il exige que des experts viennent constater la qualité de la cheminée bâtie par les frères Parent (3). Le 30 octobre de cette même année, le juge René-Louis Chartier de Lotbinière ordonne que des experts soient choisis dans les huit jours pour procéder à la visite de ladite cheminée et d’en faire rapport au tribunal (4). On choisit des experts dont la renommée et la compétence ne se discutent pas, car il s’agit de Claude Baillif et de François de Lajoue. Dès le lendemain, ils se rendent chez Lefebvre, évaluent le travail fait et déposent leur rapport qui est sans équivoque : Étienne et Jean devront reconstruire la cheminée chez Lefebvre (5).



(1) BAnQ, Minutier de Guillaume Roger, le 14 décembre 1695.
(2) BAnQ, Minutier de Guillaume Roger, le 2 novembre 1698.
(3) BAnQ, Centre d’archives de Québec, Fonds Prévôté de Québec, document TL1,S11,SS2,D123,( http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple).
(4) BAnQ, Centre d’archives de Québec, Fonds Prévôté de Québec, document TL1,S11,SS2,D124 (http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple).
(5) BAnQ, Centre d’archives de Québec, Fonds Prévôté de Québec, document TL1,S11,SS2,D125 (http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/recherche_simple).


lundi 16 juillet 2012

Fiche familiale de Jean Parent, le triplet

Après avoir publié la fiche familiale des triplets Étienne et Joseph Parent, voici celle de Jean Parent. 

Jean Parent (Pierre Parent et Jeanne Badeau)
n 1674, Beauport; d 1; s 2-4-1727, Hôtel-Dieu de Québec


m Marie-Françoise Bélanger (Nicolas Bélanger et Marie de Rainville), contrat de mariage du 11-2-1696, notaire Jean-Robert Duprac, Beauport
n 13; b 13-10-1680, Beauport; d 20; s 20-6-1746, Beauport


1. Jean
n 8; s 9-12-1696, Beauport; d 2; s 3-1-1697, Beauport

2. Joseph
n 2; b 2-2-1698, Beauport; d 13; s 14-12-1708, Beauport 

3. Marie-Thérèse
n 25; b 26-9-1700, Beauport ; d 14; s 15-9-1737, Charlesbourg
m 24-1-1720, Beauport
Claude Lefebvre (Jean Lefebvre et Marie Crête)
n - ; b 26-10-1692, Beauport ; d –


4. Simon
n 18; b 18-12-1701, Beauport; d 16; s 16-2-1703, Beauport

5. Marie-Madeleine
n 16; b 16-6-1704, Beauport; d 10; s 11-11-1749, Beauport
m1 : 17-11-1723, Beauport
Vincent Vachon (Vincent Vachon et Louise Cadieux)
n 26; b 27-11-1698, Beauport; d -; s 9-4-1725, Beauport


m2 : 1-10-1727, Beauport
Basile Bonneau (Joseph Bonneau et Marie-Madeleine Duchesne)
n 16; b 18-12-1699, St-François, île d’Orléans; d 22; s 23-5-1778, Hôpital général de Montréal


6. Geneviève
n 18; b 19-11-1706, Beauport; d 8; s 9-11-1788, St-Laurent, île d’Orléans
m 24-4-1727, Beauport
Pierre Brosseau (Pierre Brosseau et Marie-Thérèse Bernard)
n 22; b 22-1-1706, Notre-Dame-de-Québec; d 3; s 4-11-1750, Notre-Dame-de-Québec


7. Marie-Louise
n 21; b 22-3-1708, Beauport; d 1; s 3-4-1776, Notre-Dame-de-Québec
m 23-10-1729, Notre-Dame-de-Québec
René Paquet (René Paquet et Catherine Mailloux)
n 24; b 25-9-1704, Notre-Dame-de-Québec; d  24; s 25-3-1776, Notre-Dame-de-Québec


8. Marie-Josephe
n 6; b 7-1-1710, Beauport; d 18; s 19-9-1787, Beauport
m 23-11-1734, Beauport
Louis Bergevin (Louis Bergevin et Marguerite Tessier)
n 24; b 24-4-1711, Beauport; d 19; s 21-6-1799, Beauport


9. Marie-Catherine
n 28; b 28-2-1712, Beauport; d 8; s 9-1-1767, Beauport
m 22-7-1737, Beauport
Charles-Joseph Roy dit Audy (Jean Roy dit Audy et Thérèse Jobin)
n 9; b 10-9-1712, Charlesbourg; d 25; s 27-9-1776, Charlesbourg


10. Marie-Françoise
n 26; b 27-6-1713, Beauport; d 2; s 3-10-1714, Beauport

11. Jean-François
n 21; b 21-10-1714, Beauport; d 30; s 30-3-1717, Beauport

12. Jacques
n 17; b 18-10-1716, Beauport; d 16; s 17-8-1772, Beauport

m 8-1-1742, Beauport
Marie-Madeleine Giroux (Noël Giroux et Geneviève Cadieux)
n 27; b 27-2-1721, Beauport; d 11; s 12-2-1790, Beauport


13. Claire-Félicité
n 19; b 20-8-1718, Beauport ; d –

14. Barbe
n 7; b 7-12-1721, Beauport; d 17; s 18-1-1796, Beauport
m 10-1-1746, Beauport
Charles Giroux (Noël Giroux et Geneviève Cadieux)
n 22 ; b 22-3-1718, Beauport; d 22 ; s 24-9-1783, Beauport