Au début de 1696, Étienne,
Jean et Joseph Parent viennent d’avoir 21 ans et ils songent à fonder une
famille. Les triplets Parent ne font pas les choses à moitié. La vie les a liés
et ils l’assument. Au mois de février 1696, ils décident de se marier tous les
trois en même temps. Tous les trois ont choisi d’épouser des filles de
Beauport. Les préparatifs du mariage triple sont enclenchés dans une grande
effervescence. Des triplets qui se marient le même jour! Dans les étapes à
remplir pour en arriver au jour des mariages, il faut procéder à celle de la
rédaction des contrats de mariage. Le samedi 11 février 1696, le notaire
Jean-Robert Duprac connaît une journée chargée.
Tout d'abord, le notaire se
présente chez Jacques Parent qui est le voisin immédiat de son père. Jacques
accueille son jeune frère Étienne, plusieurs membres de sa famille et de celle
de Marie-Thérèse Chevalier, la future épouse de son frère et la plus jeune des
sœurs de son épouse Louise. Comme les parents de Marie Chevalier – René
Chevalier et Jeanne Langlois – sont décédés depuis plusieurs années, c'est
Louise Chevalier qui ouvre les portes de sa demeure à sa famille pour cette
occasion. Louise est la fille aînée des enfants Chevalier et, à ce titre, elle joue
le rôle d’hôtesse pour la cadette de la famille
Le mariage des triplets est
un événement social d’envergure et des témoins importants se sont déplacés pour
l’occasion. On peut difficilement l’imaginer mais, pour la signature du contrat
de mariage entre Étienne Parent et Marie-Thérèse Chevalier, la maison de
Jacques Parent accueille une foule impressionnante. On doit souligner la
présence du comte de Frontenac, gouverneur et lieutenant général de la Nouvelle-France,
de l’intendant Bochart de Champigny et de Charles de Monseignat, secrétaire du
gouverneur. À ces dirigeants, il faut ajouter les frères des mariés, soit
Jacques, Pierre, André, Jean l'aîné, Étienne, Jean, Michel, Claude, Charles et
Antoine Parent. Les beaux-frères et leurs épouses, sauf Michel Chevalier et son
épouse, Charlotte Parent, participent à la séance : ce sont Joseph
Rancourt et Marie Parent, Jean Baugis et Jeanne-Thérèse Parent, et Jacques
Avisse et Geneviève Parent. Pour compléter le portrait, les neveux René et
Henri Parent, fils de Jacques Parent et Louise Chevalier, de Noël Vachon et,
enfin, de Pierre Vachon, sieur des Fourchettes « commandant des habitants
du dit beauport »assistent à l’événement. Les frères Vachon sont les
cousins germains de la mariée.
Ce
contrat terminé, le notaire Duprac se déplace à Beauport chez Marie de
Rainville, veuve de Nicolas Bélanger. Deux de ses filles vont épouser deux des
triplets. Joseph Parent va épouser Marie Bélanger et Jean Parent,
Marie-Françoise. Ainsi, la quasi-totalité des témoins présents chez Jacques
Parent traversent la rivière Beauport et accompagnent l’assemblée pour la suite
des événements, notamment le comte de Frontenac, l’intendant Champigny et de
Monseignat. À cet aréopage, il faut ajouter les frères des mariés, leurs beaux-frères
et leurs épouses, encore une fois sauf Michel Chevalier et Charlotte Parent,
son épouse, et les membres de la famille Bélanger, soit les frères des
mariées : Pierre l’aîné, Pierre le cadet, Nicolas et Paul Bélanger, leur
sœur Marie, épouse d’Ignace Choret, leurs beaux-frères, Étienne Souet et Jean
Giroux, et Jean Souet, leur neveu. Pierre Parent et Jeanne Badeau promettent
selon les termes des contrats de mariage, de donner, en trois termes égaux, la
somme de 300 livres
à chacun des triplets. Des triplets, seul Joseph signe son nom.
Les
mariages des triplets sont célébrés peu après mais on ne connaît pas la date
exacte du triple mariage.
Le mariage a lieu le 12 février 1696 a la paroisse notre-dame de beauport.
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