vendredi 14 novembre 2014

Les Parent dans le comté de Prescott, Ontario – partie 2

Une autre famille Parent s’est installée dans le comté de Prescott au 19e siècle. Elle a choisi le canton de Plantagenet-Nord. Jean Parent ou parfois Jean-Baptiste Parent est originaire de la paroisse de Saint-Polycarpe, comté de Soulanges. Il voit le jour le 12 octobre 1801 et est baptisé le lendemain à l’église de la paroisse Les Cèdres (Saint-Joseph-de-Soulanges). Il est le quatrième enfant de Pierre Parent et de Geneviève Lalonde. Pierre Parent est originaire de Beauport. À la fin du 18e siècle, ce Pierre Parent, avec ses frères Simon et Dominique, et ses cousins, Philippe Baugis et Dominique Lortie, ont choisi de quitter la région de Québec pour la région du Haut Saint-Laurent.

Installé Côteau-du-Lac en 1777, Simon Parent épouse Geneviève Bray, à la paroisse Les Cèdres, le 7 février 1780. Puis son frère Dominique Parent devient propriétaire de son coin de terre dans la paroisse Les Cèdres en 1786 (1) et finalement, leur jeune frère Pierre les imite un an plus tard quand il achète (2). Pierre épouse Geneviève Lalonde  le 21 janvier. Quant à leur frère Dominique, il se marie une première fois en 1793 avec Marie-Charlotte Bissonnet et, en secondes noces, il épouse Françoise Lalonde, le 14 novembre 1796. Françoise Lalonde est la belle-sœur de son frère Pierre.

Pierre Parent et Geneviève Lalonde donnent la vie à dix enfants. À la suite du décès prématuré Pierre Parent le 16 septembre 1812, son fils Jean Parent partage, avec ses sept frères et sœurs encore vivants, la moitié des biens immobiliers de la communauté de biens de ses parents. Le 15 novembre 1830, il épouse Marie-Hélène Dagenais, fille de Laurent Dagenais et de Josephte Ranger. De cette union, célébrée à Saint-Polycarpe, huit enfants vont naître; les naissances s’échelonnent de 1831 à 1848. Tous les enfants sont baptisés à Saint-Polycarpe.

Après le baptême de Marie-Odile, le 19 mars 1848, on perd la trace de la famille Parent-Dagenais à Saint-Polycarpe. Vers 1850, on peut comprendre qu’ils ont émigré vers le comté de Prescott. En 1857, on retrouve des traces de cette famille dans les registres de la paroisse Saint-Luc, à Curran, car leurs cinq enfants les plus âgés s’y marient. Parmi ces enfants, son fils aussi prénommé Jean-Baptiste y épouse Aurélie Chartrand, le 23 février 1857.

À la génération suivante, les fils de Jean-Baptiste Parent et d’Aurélie Chartrand émigrent au Wisconsin.

(1) Minutier de Joseph Gabrion, le 8 septembre 1786.
(2) Minutier de Joseph Gabrion, le 16 août 1787.





vendredi 31 octobre 2014

Les Parent dans le comté de Prescott, Ontario – partie 1

Édouard Parent est un des pionniers du comté de Prescott, Ontario. Édouard, fils de Jacques Parent et de Cécile Trudel, est né à Québec, le 9 décembre 1807. Ses parents déménagent à Neuville en 1813. Il y épouse Marie-Desanges Vézina, fille de Louis Vézina et de Thècle Bordeleau, au mois de septembre 1830. Les trois premiers enfants de la famille sont baptisés à Neuville : Marie-Desanges, le 16 septembre 1830, Narcisse, qu’on connaîtra à l’âge adulte sous le nom Camille, le 10 novembre 1832 et Jean, appelé plus tard Samuel, le 1er janvier 1835. Par la suite, la famille quitte le comté de Portneuf, près de Québec, pour le comté de Prescott, en Ontario. En 1836, quand Édouard Parent retourne à la Pointe-aux-Trembles pour vendre sa part d’héritage à son père et à son frère Narcisse, il déclare qu’il demeure au lieu connu sous le nom de la « rivière écossaise » dans le Haut-Canada; il s’agit de la rivière Scotch. Édouard demeure à l’emplacement connu sous le nom de Kerry. En 1879, on y inaugurera la paroisse de Saint-Isidore-de-Prescott.

Magloire Parent est le frère d’Édouard. Il a été baptisé à l’église de Notre-Dame-de-Québec, le 23 avril 1812. Il épouse Louise Bernard, fille d’Ignace Bernard et de Victoire Cloutier, le 4 juillet 1836, à Neuville. Après son mariage, Magloire installe sa famille de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Croix, comté de Lotbinière. Le couple Parent-Bernard va habiter Sainte-Croix jusqu’en 1859. Le recensement de 1861 nous apprend que Magloire a rejoint son frère Édouard, dans le comté de Prescott.



vendredi 17 octobre 2014

L’origine des familles Parent du comté de Prescott, Ontario

La région limitrophe du Bas-Canada située à l’ouest de la rivière Outaouais constitue l’une des destinations populaires des Canadiens-Français qui quittent le Québec au XIXe siècle. Dans cette région, le comté de Prescott fait partie de leurs destinations. Ce comté, situé sur la rive ontarienne de la rivière Outaouais, est borné à l’est par le comté de Vaudreuil qui est situé dans la province de Québec, au nord par la rivière Outaouais et la région que l’on connaît maintenant sous le nom d’Ottawa-Carleton, à l’ouest par le comté de Russell et au sud par les comtés de Glengarry et de Stormont (1). Jusqu’en 1820, la population du comté de Prescott est exclusivement de langue anglaise.

Dans les années 1830, les premiers Canadiens-Français s’établissent dans ce comté. La prospérité de l’industrie forestière les attire. Depuis que Philémon Wright a amené sa première cage de bois à Québec en 1806, la région de l’Outaouais se veut attrayante pour qui désire travailler dans le domaine de la forêt. Au fil des ans, attirée par le travail qu’assure l’exploitation forestière, la population d’émigrants québécois augmente rapidement.

À cette même époque, Peter McLaurin fait la coupe du bois le long de la rivière Scotch. Édouard Parent, un de ses amis demeurant à Neuville, près de Québec, vient le rejoindre; il y construit la première maison (2). Ce Parent constitue un cas d’exception car la majorité des émigrants parlant français proviennent surtout des comtés situés à la frontière du Bas et du Haut-Canada, soit les comtés de Beauharnois, de Deux-Montagnes, de Montcalm, de Soulanges, de Terrebonne et de Vaudreuil. Les Canadiens-Français affluent et, en 1851, sur une population totale de 10 487 habitants, on en compte 3 438. Dix années plus tard, la population totale du comté est passée à 15 499 et le nombre de Canadiens-Français a presque doublé, atteignant le chiffre de 6 558 (3). D’ailleurs, pendant ces années de défrichement, s’ajoutant à la coupe de bois, l’industrie du bois de sciage permet aux nouveaux arrivants du comté de travailler et de gagner quelques sous (4).

Le recensement de 1861 est utilisé comme base de référence pour identifier les familles Parent installées dans le comté de Prescott. Ce comté est formé des cantons de Hawkesbury, Longueuil, Caledonia, Alfred, Plantagenet-Nord et Plantagenet-Sud. Parmi les 65 88 Canadiens-Français du comté, on compte six familles Parent qui sont installées dans les cantons de Plantagenet-Nord et Plantagenet-Sud. Ces familles sont présentées au tableau 1. Dans l’énumération des prénoms des enfants de ces familles, le recenseur a choisi à plusieurs reprises de ne les nommer que par une initiale. Par exemple, un des fils de Magloire Parent est identifié comme B. Parent, âgé de 15 ans. À d’autres occasions, le prénom a été totalement modifié par le recenseur.





(1) Lucien Brault, Histoire des comtés unis de Prescott et de Russell, Conseil des Comtés Unis, L’Orignal, 1965, p 9.
(2) Ibid, p. 263.
(3) Ibid., p. 188.
(4) Chad Gaffield, Aux origines de l’identité franco-ontarienne, collection « Amérique française », Ottawa, Les presses de l’université d'Ottawa, 193, p. 101.

lundi 25 août 2014

Jacques Parent - Les Anglais à L’Ancienne-Lorette

En 1759, la famille de mon ancêtre Jacques Parent vit à L’Ancienne-Lorette quand les troupes anglaises approchent de Québec. En septembre, les fusils font entendre leurs sinistres échos quand les armées françaises et britanniques s’affrontent sur les Plaines d’Abraham. Les généraux Montcalm et Wolfe trouvent la mort lors de cette célèbre bataille. Le 18 septembre, Ramezay, le lieutenant du roi qui commande la défense de Québec, accepte la capitulation. Lors de ce funeste mois de septembre, les Anglais occupent la paroisse de L’Ancienne-Lorette avec une troupe de 500 hommes dont une partie s’installe dans l’église (1). Ils ont pour mission de surveiller la route reliant Québec à Saint-Augustin, car une partie de l’armée française campe sur les bords de la rivière Jacques-Cartier, à quelques kilomètres à l’ouest.

Les habitants de la région de Québec manquent de tout lors de cette année 1759. L’historien Fernand Ouellet écrit : « La rareté des biens, la demande exceptionnelle issue des besoins militaires, la spéculation et la fraude » engendrent une extraordinaire inflation. Par exemple, le bœuf qui valait 3 sols la livre en 1751 coûte, en 1759, 40 sols (2). Ce qui rend la situation encore plus pénible encore est que cette année difficile suit des années de guerre où la rareté des biens a déjà compromis la qualité de vie des habitants. Le nouveau gouvernement anglais constate rapidement l’état lamentable de l’agriculture et prend conscience de l’urgence de la situation. Il lui faut nourrir ses troupes. Il rassure les habitants; ils vont conserver la possession de leurs maisons, biens, effets et privilèges à condition de mettre bas les armes (3). Le 20 novembre 1759, les Anglais sont à L’Ancienne-Lorette pour faire rendre les armes et faire prêter le serment de fidélité envers le nouveau monarque.

Après plusieurs années de guerre, il ne faut pas s’étonner que l’hiver 1760 figure parmi l’un des plus difficiles qu’a vécues la population de la région de Québec. En janvier, une tentative de réglementer le prix des denrées essentielles connaît très peu de succès. Malgré la présence de l’armée anglaise à Québec, les habitants de L’Ancienne-Lorette et de la région entretiennent encore un mince espoir de voir l’armée française repousser les Anglais hors de la Nouvelle-France. Cet espoir se nourrit de la présence de l’armée de Lévis qui passe l’hiver sur les bords de la rivière Jacques-Cartier. Et la victoire de Lévis, le 28 avril, connue aussi sous le nom de bataille de Sainte-Foy, ravive encore plus cet espoir. Mais quand une flotte anglaise arrive à Québec au mois de mai, les Français se résignent. La Nouvelle-France cesse d’exister, c’est la capitulation.

À l’automne de cette première année d’occupation anglaise, Jacques Parent et son épouse Françoise-Angélique Maranda ont un quatrième enfant, un garçon. Il est baptisé le 3 septembre 1760, à L’Ancienne-Lorette

(1) Lionel Allard, L’Ancienne-Lorette, Montréal, Leméac, 1979, p. 141.
(2) Fernand Ouellet, Histoire économique et sociale du Québec 1760-1850. Structure et conjoncture, Tome I, Montréal, Fides, « Bibliothèque canadienne-française », 1971, p. 49.
(3) Marcel Trudel, Histoire de la Nouvelle-France. X. Le régime militaire et la disparition de la Nouvelle-France 1759-1764, Montréal, Fides, 1999, p. 2.

lundi 11 août 2014

Magloire Parent, à Sainte-Croix de Lotbinière

Magloire Parent, fils de Jacques Parent et de Cécile Trudel, a été baptisé à l’église de Notre-Dame-de-Québec, le 23 avril 1812. Peu après, ses parents reviennent vivre à Neuville, leur village natal.

Après avoir signé son contrat de mariage le 25 juin 1836 (1), il unit sa destinée à celle de Louise Bernard, fille d’Ignace Bernard et de Victoire Cloutier, le 4 juillet 1836, à Neuville. Sa filiation est présentée au tableau 1. Après son mariage, Magloire installe sa famille de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Croix, comté de Lotbinière. Magloire y a acheté plusieurs pièces de terre quelques années auparavant. En 1827, avec la caution de son père, il est devenu propriétaire d’une terre de 3 arpents de front sur 57 arpents de profondeur ou environ, situés en la septième concession de la dite Seigneurie Sainte-Croix, appelée Côte Saint Joseph (2). En 1833, il avait acheté un lopin de terre près de la rivière Huron dans la même seigneurie (3) et en 1834, il avait  acquis une terre d’une superficie de quatre arpents située à la cinquième concession de Sainte-Croix (4).

Le couple Parent-Bernard va habiter Sainte-Croix jusqu’en 1859 où Magloire pratique également la profession de huissier. Leurs 14 premiers enfants y sont baptisés. Leur fille aînée, Éléonore y épouse Joseph Lemay en 1859. Un an auparavant, le 22 juillet, une autre de leur fille, Elmire, avait convolé avec Étienne Paradis. En 1859, Magloire et son épouse prennent une grave décision; ils quittent le comté de Lotbinière et émigrent en Ontario. Avant de partir, ils donnent leurs biens à leur fille Éléonore et à son époux, le 27 mai 1859 (5). À l’exception des filles déjà mariées, toute la famille déménage vers le comté de Prescott, en Ontario. Pas tout le monde ! Leur fille Julie demeure sur place et on en comprend la raison lorsque le 3 septembre 1860, elle épouse Joseph Legendre. L’acte de mariage précise que Magloire et son épouse, de passage à Sainte-Croix, demeurent en Ontario. Quelques jours après cette noce, leur fille Octavie rend l’âme; elle est inhumée à Sainte-Croix, le 15 septembre.



Tableau 1
Lignée ascendante de Magloire Parent

I Pierre Parent m Jeanne Badeau, 9 février 1654, Beauport
II Michel Parent m Jeanne Chevalier, 24 novembre 1692, Beauport
III Étienne Parent m Simone-Barbe Brassard, 9 janvier 1719, Beauport
IV Jacques Parent m Françoise-Angélique Maranda,
12 février 1753, L’Ancienne-Lorette,
V Jacques Parent m Françoise Goulet, 31 janvier 1780, Neuville
VI Jacques Parent m Cécile Trudel, 15 juillet 1805, Neuville
VII Magloire Parent m Louise Bernard, 4 juillet 1836, Neuville


(1) BANQ. Minutier de François-Xavier Larue, le 25 juin 1836.
(2) BANQ. Minutier de François-Xavier Larue, le 26 juin 1827.
(3) BANQ. Minutier de Julien Demers, le 11 juin 1833.
(4) BANQ. Minutier de Simon Proulx, le 19 mai 1834.
(5) BANQ. Minutier de Moïse Couture, le 27 mai 1859.

lundi 28 juillet 2014

Jacques Parent, aubergiste à Neuville

Jacques Parent, le fils aîné de Jacques Parent et de Françoise Goulet, âgé de 24 ans, épouse une jeune fille de Neuville, Cécile Trudel, fille d’Ambroise Trudel et de Josephte Matte. Le mariage est célébré le 15 juillet 1805, à Neuville.

Après leur mariage, Jacques Parent fils et son épouse s’installent à Québec où il exerce le métier de charretier ou voiturier. Quand le couple Parent-Trudel doit régler un élément de la succession d’Ambroise Trudel en 1809, le notaire écrit : « Sieur jacques Parent et dame Cécile Trudel son épouse […] résidents au fauxbourg Saint Jean de Québec » (1). Les trois premiers enfants du couple sont baptisés à l’église de Notre-Dame-de-Québec : Édouard le 10 décembre 1807, Narcisse le 23 avril 1810 et Magloire le 23 avril 1812.

Après avoir vendu leur propriété de la rue Saint-Jean à la mi-septembre 1813 à un confrère charretier (2), Jacques fils achète une terre située dans la première concession de Neuville entre le chemin du Roi et le fleuve Saint-Laurent (3). Dans cet acte de vente, Jacques fils est qualifié de maître voiturier.

Jacques fils est maintenant installé à Neuville. Il ne se contente pas d’exploiter sa terre, il pratique aussi le métier d’aubergiste. De 1818 à 1829, nous voyons apparaître son nom dans la liste des aubergistes de campagne identifiés par le gouvernement de Québec (4).

Être aubergiste implique qu’il faut respecter la loi. Au cours de sa carrière, le nom de Jacques Parent apparaît à quelques reprises dans les minutes de la Cour des Session de la paix, à Québec (5). Voici des extraits de quelques documents de cette cour de justice.

29 juillet 1820 : Information and complaint of Joseph Harnois, yeoman, of Saint François de Salle commonly called the parish of Pointe aux Trembles (6), against Jacques Parent, innkeeper, of the Saint François de Salle commonly called the parish of Pointe aux Trembles, for having sold certain strong liquor to Louis Picard. (Note : Louis Picard alias Gros Louis est amérindien. Une sommation et des frais de poursuite accompagnent la procédure.)

14 février1826 : Information and complaint of Pierre Blanchet, yeoman, of the city of Québec, against Jacques Parent, late tavern-keeper, of the parish of Pointe aux Trembles, for having sold strong liquors on Sunday.

15 avril de la sixième année de George IV (7) : Recognizence by Jacques Parent, of pointe aux Trembles, Michel Sansfacon, and Olivier Parent, yeoman, of the city of Quebec, to keep his licence.

28 avril 1841 : Cautionnement de Jacques Parent, de la paroisse de la Pointe aux Trembles, par François-Xavier Robitaille, de la paroisse de la Pointe aux Trembles, et Hilaire Belan, de la paroisse de la Pointe aux Trembles, afin de se qualifier pour une licence d’aubergiste.

Nous, soussignés, François-Xavier Larue, Lieutenant colonel, Joseph Larue, Ecuier, Juge à Paix et Bathélémi Larue Marguillier en charge de la paroisse de la Pointe aux Trembles, dans la comté de Portneuf dans le District de Québec, certifions par le présent, que le sieur Jacques Parent du même lieu, est une personne propre et convenable pour obtenir une Licence pour tenir une Maison d’entretien public, et détailler des liqueurs spiritueuses au lieu susdit, et a donné le cautionnement requis par la loi des personnes qui demandent une telle Licence; et en outre que nous avons visité et connaissons la maison et lieux du dit Jacques Parent et qu’il y a dans et sur ces lieux les lits, étable et commodités pour les Voyageurs requis par la Loi.
    Daté en la Paroisse de la Pointe aux Trembles susdite, le 28ieme jour d’avril mil huit cent quarante et un.
            Joseph Larue  JP
            FX Larue lt col
                Barthélémi Larue
(1) BAnQ-Q. Minutier de François-Xavier Larue, le 27 mars 1809.
(2) BAnQ-Q. Minutier de Joseph Bernard Planté, le 16 septembre 1813.
(3) BAnQ-Q. Minutier de François-Xavier Larue, le 6 octobre 1813.
(4) BAnQ-Q. Cote E4. Liste des aubergistes de la région de Québec, 1796-1847.
(5) BAnQ-Q. Cour des Sessions de la Paix à Québec, cote TL31,S1,SS1. Voir les causes nos 10224, 110478 et 110479.
(6) Au début du 19e siècle, la paroisse de Neuville était connue sous le nom de Pointe-aux-Trembles.
(7) La sixième année du règne de George IV est 1826.


lundi 14 juillet 2014

Les Parent à Neuville : Jacques Parent, tailleur de pierre

Les parents de Françoise Goulet, épouse de Jacques Parent, clarifient leur situation envers leur fille et son époux. Joseph Goulet et son épouse, qui s’étaient engagés à leur céder leurs biens dans leur contrat de mariage, passent à l’action. Le 28 janvier 1784, ils donnent définitivement leur maison, leur terre, leurs animaux et leurs bâtiments à Jacques Parent et son épouse, leur unique héritière (1). Dans les années qui suivent, la famille Parent-Goulet vit paisiblement à Neuville. Les enfants naissent de façon régulière

Jacques Parent ne vit pas uniquement des produits de la ferme. Il tente également sa chance dans le monde des affaires. En 1808, il conclut une entente avec John Cannon, un entrepreneur en maçonnerie de Québec. Il s’engage à livrer « les pierres de Taille de la Pointe aux Trembles, qui se trouveront être nécessaires pour les Batisse des nouvelles Prisons qui doivent être construites à Québec, […], et livrables au dit Sieur Cannon à la carrière que le dit Sieur Parent ouvrira à cet effet et lesquelles Pierres seront des diverses proportions qui lui seront donné par le dit Sieur Cannon, aux dits noms et seront les dites Pierres saines et sans aucune mauvaises veines ou veines éventées et lesquelles seront en outre de la meilleure qualité ». Cannon promet de payer une somme de cinq livres pour chaque toise commune de douze pieds de long, six pieds de large et trois pieds de hauteur selon la mesure française. Jacques père s’oblige à faire charroyer les pierres taillées jusqu’à la grève (2). Il s’agit d’un contrat très important car la construction de la prison ne se terminera qu’en 1814.

John Cannon, maître maçon et entrepreneur en maçonnerie de Québec, est le fils d’Edward Cannon et d’Hélène ou Eleanor Murphy. Son père, lui-même maître maçon, a réalisé d’importants travaux de maçonnerie à Québec dont la construction de l’église anglicane de Québec de 1800 à 1804. En 1808, il vient de former, avec ses fils John et Laurence, la compagnie Edward Cannon & Sons. Cette même année, la compagnie obtient l’important contrat de maçonnerie pour la nouvelle prison de Québec qui va être construite rue Saint-Stanislas. La construction s’échelonnera de 1808 à 1814, sous la surveillance de François Baillargé. Cannon se tourne donc vers la seigneurie de Neuville pour obtenir la pierre nécessaire. En 1824, il est élu député de la circonscription de Hampshire (comté de Portneuf). Il semble bien que les habitants de la paroisse de Neuville l’appuient massivement. Le notaire François-Xavier Larue fait campagne pour lui. Son élection est annulée car il est reconnu coupable d’avoir soudoyé des électeurs. Il est réélu en 1827 et il siège jusqu’en 1830. Il meurt le 9 février 1833 (3).

(1) BAnQ. Minutier de Jacques Perrault, le 28 janvier 1784.
(2) BAnQ. Minutier de François-Xavier Larue, le 9 juin 1808.
(3) Dictionnaire biographique du Canada, vol. VI, 1821-1835, Québec, Les Presses de l’Université Laval, p. 130-131.