Pierre Parent a construit sa maison et a élevé sa famille dans la seigneurie Notre-Dame-des-Anges où il est décédé en 1698. Sa veuve, Jeanne Badeau, a vendu le bien patrimonial à son fils Charles en janvier 1706. Charles doit racheter les parts de ses frères et sœurs (1). Par exemple, en 1708, il rachète la part de son frère Michel pour le prix de 275 livres, en 1709 (2), il négocie celle de sa sœur Geneviève au prix de 280 livres (3). Au fil des ans, il mènera à bien cet engagement.
D’autres fils de Pierre Parent et Jeanne Badeau demeurent sur le territoire de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. En 1733, les Jésuites réalisent l’« Aveu et dénombrement de leur fief de Notre-Dame-des-Anges contenant une partie sur la rivière Saint-Charles, une partie sur le fleuve Saint-Laurent joignant au nord-est le fief de Beauport, au sud-ouest le comté d'Orsainville et qui comprend un arrière-fief possédé par l'intendant Bégon » (4). Ce recensement fournit une description des propriétés que des membres de la famille Parent possèdent dans la seigneurie, soit :
Qu’En La censive du dt fief Sont les habitans qui
Suivent sçavoir
Charles Parent et ses coheritiers joignant au Nord Est
Le fief de Beauport appartenant a Madame Duchesnay
qui poSsedent 3 arpens de large sur 16 de profondeur
chargés de soixante sol 2 chapons avec deux deniers
de cens et rente sur lesquels il y a maison grange et
etable avec 4 arp. de terre Labourable 9 arp. de prairie
et des carrieres.
Qu’au deSsus est Jacques Parent lequel possede un arp.
et demi de font sur 16 de profondeur avec une reprise
au deSsus de six arpens de front sur 30 ou 32 de profondeur
a prendre du dt front de six arpens sur la ligne de
separation d’entre les deux seigneuries chargés de
9# 6 chapons avec 6d de cens et rente sur lesquels
il a 40 arp de terre Labourabe 9 arp de prairie
avec maison grange et etable.
Qu’au deSsus le dt Parent poSsede un emplacement de
demi arpent de superficie sur le Domaine des Seigneurs ou il
a été bati une maison pour Lequel il paye tous les ans
Six liv. de cens et rente.
Qu’au deSsus est un Domaine des Seigneurs de 7 arpens cy
devant déclaré.
Qu’au deSsus est la veuve de Pierre Parent (5) Laquelle poSsede
deux arpens de front sur 24 de profondeur avec une augmentation
chargés de 4# 1s 8d et 2 chapons de cens et rente il y a
sur la dte conceSsion maison grange et etable 4 arp. de prairie
et 40 arp de terre Labourable
Le papier terrier de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges confirme que les Jésuites possèdent une carrière sur la terre de Charles.
Les trois frères Parent, fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau, qui sont inscrits dans ce dénombrement sont :
Jacques Parent (1657-1744)
Pierre Parent fils (1660-1715)
Charles Parent (1676-1747)
(1) BAnQ Québec, Minutier de François Genaple, le 30 janvier 1706.
(2) BAnQ Québec, Minutier de Jean- Robert Duprac, le 24 novembre 1708.
(3) BAnQ Québec, Minutier de Jean-Robert Duprac, le 7 décembre 1709.
(4) BAnQ. Aveu et dénombrement par les pères Jésuites, document E21,S64,SS5,SSS5,D927. http://pistard.banq.qc.ca/unité.chercheur [consulté le 5 janvier 2016].
(5) Il s’agit de Pierre Parent fils, époux de Marguerite Baugis.
Le 1er septembre 1602, à Saint-Fort-sur-Gironde, on a baptisé Simone Parent, fille d’André Parent et de Marie Coudret. Il s’agit de la première confirmation de la présence en Saintonge du couple André Parent et Marie Coudret, les ancêtres de ma famille Parent.
C’est la confirmation de la présence des parents de mon ancêtre Pierre Parent dans la région de Mortagne-sur-Gironde, village voisin de Saint-Fort-sur-Gironde. Ce n’est pas la seule occurrence du nom d’André Parent dans les registres paroissiaux de Saint-Fort-sur-Gironde au début du XVIIe siècle.
Au début du mois de janvier 1610, le curé de Saint-Fort-sur-Gironde baptise André Mallet, fils de « Jehan et de Jehanne Coudret ». Son parrain est André Parant et sa marraine Ozanne Mallet.
Je n’ai pas trouvé le lien de parenté entre Jehanne Coudret et Marie Coudret, l’épouse de mon ancêtre André Parent mais comme André Parent est le parrain de l’enfant, on peut penser à un lien de parenté assez rapproché. Jehanne Coudret est-elle la sœur de Marie Coudret ?
Dans un billet publié le 1er juillet 2011, j’expliquais comment j’arrivais à la conclusion que le village d’origine de mon ancêtre Pierre Parent est Mortagne-sur-Gironde. Jusqu’à ce jour, les recherches de l’acte de baptême de Pierre sont restées vaines.
Au mois de novembre dernier, Roger Parent, président de l’Association des familles Parent d’Amérique, me signalait qu’un collègue américain, le généalogiste Robert-Alcide Parent, avait trouvé l’acte de baptême d’un enfant du couple André Parent et Marie Coudret qui sont les parents de mon ancêtre Pierre Parent. Cet acte de baptême se trouve dans les registres de la paroisse qui porte le nom actuel de Saint-Fort-sur-Gironde, en Charente-Maritime. Dans l’Ancien Régime, on appelait cette région la Saintonge. On peut consulter ces registres par internet (1)
Donc, le 1er septembre 1602, à Saint-Fort-sur-Gironde, on baptise Simone Parent, fille d’André Parent et de Marie Coudret. Il s’agit de la première confirmation de la présence en Saintonge du couple André Parent – Marie Coudret, les ancêtres de ma famille Parent.
Le premier Jr de septembre mil six cent deux
A este baptise Symonne parant fille de Andre
et sa mere marie couldret A este son
parin mathurin cornereau et sa marene
Baptienne mirandeau led baptesme fait par moy
Cure dudict Sainct fort.
(1) http://charente-maritime.fr/archinoe/visu_affiche.php?PHPSID=71usebqh1q8d6glovf0v2c5432¶m=visu&page=1
Dans mon billet du 23 décembre 2011, je citais des passages du Journal des Jésuites qui décrivaient des scènes de Noël du milieu du 17e siècle. Au 18e siècle, les écrits sont rares, mais ils signalent que Noël est toujours grandement célébré.
Dans son journal, Mme Bégon écrit le 24 décembre 1748 les mots suivants :
« La pluie et le temps doux par conséquent continuent, mais je crains pour ces fêtes un revers qui nous fera bien payer le beau qu’il fait. Il serait triste de geler en allant à la messe, car je ne sors que pour cela, les fêtes et dimanches. » […] M. de Longueuil nous est venu dire que sa fille aînée quêtait à la messe de minuit et qu’il avait pris ce pain bénit qui semblait convenir à sa place » (1).
Au milieu du19e siècle, les journaux commencent à accaparer cette fête. On parle d’offrir des cadeaux à Noël, tout comme au Nouvel An. Le journal Le Canadien, dans son édition du 27 décembre 1850, publie cette annonce :
Cadeaux de Noël et du Nouvel An
PORTRAIT AU DAGUERRÉOTYPE
L. A. Lemire artiste daguerrien
Maison carreautée, rue Couillard
Un an plus tard, dans son édition du 29 décembre 1851, on lit cette publicité :
ARTICLES POUR ÉTRENNES
Livres de prières richement reliés en velours
Livres pour enfants, jolis cartonnages,
Albums de musique de compositeurs illustres etc.
BOSSANGE, MOREL & Cie
12, rue Buade, vis-à-vis le presbytère
Les années 1850 sont à marquer d’une pierre blanche, car c’est dans cette décennie que le Québec a appris l’existence du cantique « Minuit, chrétiens ». Il fut chanté pour la première fois au Québec, par Marie-Louise-Joséphine Caron, fille du juge René-Édouard Caron, ancien maire de la ville de Québec et futur lieutenant-gouverneur du Québec, accompagnée à l'harmonium par Ernest Gagnon, le 24 décembre 1858, à l'église Saint-Colomb de Sillery.
(1) Lettres au cher fils, Correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748-1753), préface de Nicole Deschamps, Montréal, Hurtubise HMH, 1972.
En 1807, un soldat du régiment des Canadian fencibles qui se nomme Jacques Parent se marie à Trois-Rivières. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais, il ne s’agit pas d’un cas banal. Jacques ou James Parent, âgé de 27 ans, épouse une canadienne-française, Marie Courchesne, âgée de 24 ans, à l’église anglicane de Trois-Rivières. Malheureusement, les pasteurs des églises non catholiques n’inscrivent pas les noms des parents des mariés dans leurs registres. L’identification de ce Jacques Parent pose un sérieux problème.
Church of England, Trois-Rivières
Mariage de Jacques Parent et de Marie Courchesne
On the fifth Day of April one thousand Eight hun-
dred and Seven was Married b Bann James Parent
private Soldier in the Canadian fencibles with the con-
sant of his commanding officer quartered in this
who declares himself unable to sign his name
town aged twenty Seven years, and Marie Courchene
Spinster of this town aged twenty four years who
declares, with the consent of her Parent, and that
she is unable to sign her name. In the presence
of Samuel Mosier and James Vogel both of whom
are any way related to the Parties.
This Marriage was [James Parant declares himself unable
solemnized between us to sign his name]
[Marie Courchesne declares herself unable
To sign her name]
In the presence of us Samuel Mosier
James Vogel
by me JH Short Rector
Les nouveaux mariés font baptiser leur premier enfant en 1808, mais le baptême se déroule à l’église catholique de Trois-Rivières (paroisse de L’Immaculée-Conception). Le 3 avril 1808, on baptise Charles, fils de Jacques Parent, soldat du régiment des « fencibles » en garnison en cette ville, et de Josette Courchesne. Le parrain est Charles Desautels et la marraine, Josephte Dion. Un deuxième enfant voit le jour en 1810 et cette fois-ci, le baptême a lieu à la paroisse Notre-Dame-de-Québec. Le 13 septembre 1810 a été baptisée Marie, née depuis trois jours du légitime mariage de Jacques Parent, soldat « du canadien fensible » et de Josette Courchesne. Un troisième enfant qui est prénommé Pierre est baptisé le 14 avril 1813, à Trois-Rivières (paroisse de L’Immaculée-Conception). Les parents sont identifiés ainsi : Jacques Parent, soldat, et Marie-Josephe Laliberté. L’épouse de Jacques Parent porte le nom Courchesne mais aussi Laliberté.
Il s’agit de la dernière mention de Jacques Parent, soldat, dans les registres paroissiaux.
Son fils Charles se marie à Trois-Rivières (Immaculée-Conception) en 1826. L'acte de tutelle rédigé avant son mariage indique que son père est disparu depuis de nombreuses années.
Le 6 novembre 1826, […] Charles Parent, fils mineur de feu Jacques Parent et de feue Josephe Laliberté de cette paroisse d’une part et Rosalie Rousseau, fille mineure de feu Joseph Gauthier et de Marguerite Gauthier consentante aussi de cette paroisse […] en présence d’Ambroise Simoneau, cousin de l’époux et son tuteur ad hoc nommé par la cour du Banc du roi.
La grande question est: peut-on identifier ce Jacques Parent ?
Une autre famille Parent s’est installée dans le comté de Prescott au 19e siècle. Elle a choisi le canton de Plantagenet-Nord. Jean Parent ou parfois Jean-Baptiste Parent est originaire de la paroisse de Saint-Polycarpe, comté de Soulanges. Il voit le jour le 12 octobre 1801 et est baptisé le lendemain à l’église de la paroisse Les Cèdres (Saint-Joseph-de-Soulanges). Il est le quatrième enfant de Pierre Parent et de Geneviève Lalonde. Pierre Parent est originaire de Beauport. À la fin du 18e siècle, ce Pierre Parent, avec ses frères Simon et Dominique, et ses cousins, Philippe Baugis et Dominique Lortie, ont choisi de quitter la région de Québec pour la région du Haut Saint-Laurent.
Installé Côteau-du-Lac en 1777, Simon Parent épouse Geneviève Bray, à la paroisse Les Cèdres, le 7 février 1780. Puis son frère Dominique Parent devient propriétaire de son coin de terre dans la paroisse Les Cèdres en 1786 (1) et finalement, leur jeune frère Pierre les imite un an plus tard quand il achète (2). Pierre épouse Geneviève Lalonde le 21 janvier. Quant à leur frère Dominique, il se marie une première fois en 1793 avec Marie-Charlotte Bissonnet et, en secondes noces, il épouse Françoise Lalonde, le 14 novembre 1796. Françoise Lalonde est la belle-sœur de son frère Pierre.
Pierre Parent et Geneviève Lalonde donnent la vie à dix enfants. À la suite du décès prématuré Pierre Parent le 16 septembre 1812, son fils Jean Parent partage, avec ses sept frères et sœurs encore vivants, la moitié des biens immobiliers de la communauté de biens de ses parents. Le 15 novembre 1830, il épouse Marie-Hélène Dagenais, fille de Laurent Dagenais et de Josephte Ranger. De cette union, célébrée à Saint-Polycarpe, huit enfants vont naître; les naissances s’échelonnent de 1831 à 1848. Tous les enfants sont baptisés à Saint-Polycarpe.
Après le baptême de Marie-Odile, le 19 mars 1848, on perd la trace de la famille Parent-Dagenais à Saint-Polycarpe. Vers 1850, on peut comprendre qu’ils ont émigré vers le comté de Prescott. En 1857, on retrouve des traces de cette famille dans les registres de la paroisse Saint-Luc, à Curran, car leurs cinq enfants les plus âgés s’y marient. Parmi ces enfants, son fils aussi prénommé Jean-Baptiste y épouse Aurélie Chartrand, le 23 février 1857.
À la génération suivante, les fils de Jean-Baptiste Parent et d’Aurélie Chartrand émigrent au Wisconsin.
(1) Minutier de Joseph Gabrion, le 8 septembre 1786.
(2) Minutier de Joseph Gabrion, le 16 août 1787.

Édouard Parent est un des pionniers du comté de Prescott, Ontario. Édouard, fils de Jacques Parent et de Cécile Trudel, est né à Québec, le 9 décembre 1807. Ses parents déménagent à Neuville en 1813. Il y épouse Marie-Desanges Vézina, fille de Louis Vézina et de Thècle Bordeleau, au mois de septembre 1830. Les trois premiers enfants de la famille sont baptisés à Neuville : Marie-Desanges, le 16 septembre 1830, Narcisse, qu’on connaîtra à l’âge adulte sous le nom Camille, le 10 novembre 1832 et Jean, appelé plus tard Samuel, le 1er janvier 1835. Par la suite, la famille quitte le comté de Portneuf, près de Québec, pour le comté de Prescott, en Ontario. En 1836, quand Édouard Parent retourne à la Pointe-aux-Trembles pour vendre sa part d’héritage à son père et à son frère Narcisse, il déclare qu’il demeure au lieu connu sous le nom de la « rivière écossaise » dans le Haut-Canada; il s’agit de la rivière Scotch. Édouard demeure à l’emplacement connu sous le nom de Kerry. En 1879, on y inaugurera la paroisse de Saint-Isidore-de-Prescott.
Magloire Parent est le frère d’Édouard. Il a été baptisé à l’église de Notre-Dame-de-Québec, le 23 avril 1812. Il épouse Louise Bernard, fille d’Ignace Bernard et de Victoire Cloutier, le 4 juillet 1836, à Neuville. Après son mariage, Magloire installe sa famille de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent, à Sainte-Croix, comté de Lotbinière. Le couple Parent-Bernard va habiter Sainte-Croix jusqu’en 1859. Le recensement de 1861 nous apprend que Magloire a rejoint son frère Édouard, dans le comté de Prescott.
