vendredi 4 mars 2016

Charles Parent s’installe dans la Haute-Ville de Québec

Charles Parent a grandi et a élevé sa famille dans la seigneurie Notre-Dame-des-Anges sur la propriété acquise de ses parents en 1706. Il quitte cet emplacement au début de la décennie 1730. À l’âge de 54 ans, il initie un changement majeur.

En mars 1731, il achète une maison qui est située sur la rue Saint-Jean, à Québec pour un montant de 4 200 livres. Cette maison en pierres mesure 34 pieds de longueur par 30 pieds de largeur. Elle est composée de deux étages sur le devant et d’un étage par l’arrière, de deux chambres au premier étage et quatre chambres au deuxième étage. Elle appartient à Jacques Deguise dit Flamant, entrepreneur d’ouvrages de maçonnerie de Québec. Le contrat passé chez le notaire Pinguet de Vaucour, le 9 mai 1731 mentionne que le terrain mesure 38 pieds de front sur la rue Saint-Jean par 51 pieds de profondeur, avec un pointe de terre à l’arrière joignant la muraille de l’enclos des Jésuites. Ce terrain est borné d’un côté au sud-ouest par la propriété de Pierre Barbereau dit Sansoucy, de l’autre côté au nord-est par celle d’Augustin Gilbert et par l’arrière à l’emplacement de François Vocelle. On y trouve une petite ruelle de 4 pieds de front sur la dite profondeur, située du côté sud-ouest et permettant l’accès à un terrain appartenant aux Jésuites, sis derrière l’emplacement de Pierre Barbereau dit Sansoucy, portion de terre que Jacques Deguise dit Flamant projette éventuellement d’acheter

La répartition du paiement de la somme totale de 4 200 livres s’effectuera ainsi : Charles versera 1 565 livres au sieur Routhier, un chirurgien de la rue Le Roy à Québec, en remboursement d’une obligation du vendeur, puis il paiera 400 livres comptant à Jacques Deguise lui-même. Le solde de 2 235 livres sera ensuite divisé en deux paiements de 1 117 livres et 10 sols étalés sur les deux prochaines années. Afin de rencontrer ses obligations, Charles emprunte 500 livres de Guillaume Deguise dit Flamant, frère de Jacques. Quatre ans plus tard, Charles obtiendra une quittance pour cette transaction.

Charles emménage dans la maison de la rue Saint-Jean, avec son épouse et ses enfants qui ne sont pas encore mariés. Le recensement de la ville de Québec en 1744 en fournit une preuve supplémentaire. Il demeure avec son gendre Charles Vallée qui a épousé sa fille Marie-Josephe le 7 janvier 1730, à Beauport. L’âge réel de Marie-Josephe est 35 ans, non pas 33 ans comme écrit par le recenseur, car elle est née le 19 novembre 1709.

Recensement de la ville de Québec en 1744

Charles Parent, veuf, négociant,  69 ans
Catherine Turgeon, veuve Lacorne, domestique, 33 ans
Charles Vallée, maçon, 36 ans
Marie-Josephe Parent, son épouse, 33 ans
Marie-Josephe Vallée, 13 ans
Charlotte Vallée, 11 ans
Charles Vallée, 7 ans
Angélique Vallée, 4 ans
Catherine Vallée, 1 an

Le recensement de 1744 mentionne que Charles est veuf. Marie-Anne Duprac, son épouse, est décédée le 24 décembre 1744.

Note : Ce texte est en grande partie tiré du livre de Guymont Parent, Charles Parent (1676-1747), Québec, s.e., 2011, 119 pages.

vendredi 5 février 2016

Charles Parent et la succession de ses parents

Tel que convenu dans le contrat d’achat de terres établi entre Charles Parent et sa mère, le 30 janvier 1706 devant le notaire Genaple, Charles échelonnera le remboursement de la part de succession qui revient à ses frères et sœurs sur une période de 10 ans et plus. Une domme de 4 008 livres et 19 sols sera ainsi payée à 15 de ses frères et sœurs comme en font foi les quittances qu’il obtient entre le 6 septembre 1710 et le 26 octobre 1735. Le tableau suivant en fait état (1).

Quittances remises à Charles Parent par ses frères et sœurs

Michel Parent et Jeanne Chevalier
6 septembre 1710, 242 livres
 
Jean Baugis et Jeanne-Thérèse Parent  
28 novembre 1710, 200 livres

Pierre Parent et Marguerite Baugis
26 janvier 1711, 200 livres

David Corbin, fils de feue Marie Parent
9 mai 1771, 40 livres

Jacques Avisse et Geneviève Parent
14 décembre 1711, 237 livres et 10 sols

Jean Parent le triplé et Marie-Françoise Bélanger
8 août 1712, 220 livres

Joseph Parent le triplé et Marie-Thérèse Bélanger
17 juillet 1713, 262 livres et 10 sols

Antoine Parent et Barbe Trudel
18 juillet 1713, 262 livres

Étienne Parent le triplé et Marie Chevalier
11 octobre 1713, 262 livres et 10 sols

Jean Parent et Marie Vallée
18 novembre 1713, 262 livres et 10 sols

Jacques Parent et Marie Bélanger
16 février 1717, 243 livres et 15 sols

Michel Chevalier et Marie-Charlotte Parent
9 juillet 1717, 233 livres

Noël Marcoux, veuf de Marguerite Côté, tuteur des enfants mineurs de feu André Parent et de feue Marguerite Côté
10 octobre 1719, 243 livres et 15 sols

Jean Corbin, petit-fils de David Corbin et de Marie Parent
24 juin 1725, 17 livres et 6 sols

Joseph Parent et Madeleine Marette
26 octobre 1735, 182 livres et sols

Total : 4 008 livres et 19 sols


(1) Guymont Parent, Charles Parent (1676-1747), s.e. Québec, 2011, p 29.

vendredi 8 janvier 2016

Seigneurie Notre-Dame-des-Anges en 1733

Pierre Parent a construit sa maison et a élevé sa famille dans la seigneurie Notre-Dame-des-Anges où il est décédé en 1698. Sa veuve, Jeanne Badeau, a vendu le bien patrimonial à son fils Charles en janvier 1706. Charles doit racheter les parts de ses frères et sœurs (1). Par exemple, en 1708, il rachète la part de son frère Michel pour le prix de 275 livres, en 1709 (2), il négocie celle de sa sœur Geneviève au prix de 280 livres (3). Au fil des ans, il mènera à bien cet engagement.

D’autres fils de Pierre Parent et Jeanne Badeau demeurent sur le territoire de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges. En 1733, les Jésuites réalisent l’« Aveu et dénombrement de leur fief de Notre-Dame-des-Anges contenant une partie sur la rivière Saint-Charles, une partie sur le fleuve Saint-Laurent joignant au nord-est le fief de Beauport, au sud-ouest le comté d'Orsainville et qui comprend un arrière-fief possédé par l'intendant Bégon » (4). Ce recensement fournit une description des propriétés que des membres de la famille Parent possèdent dans la seigneurie, soit :

Qu’En La censive du dt fief Sont les habitans qui
Suivent sçavoir

Charles Parent et ses coheritiers joignant au Nord Est
Le fief de Beauport appartenant a Madame Duchesnay
qui poSsedent 3 arpens de large sur 16 de profondeur
chargés de soixante sol 2 chapons avec deux deniers
de cens et rente sur lesquels il y a maison grange et
etable avec 4 arp. de terre Labourable 9 arp. de prairie
et des carrieres.

Qu’au deSsus est Jacques Parent lequel possede un arp.
et demi de font sur 16 de profondeur avec une reprise
au deSsus de six arpens de front sur 30 ou 32 de profondeur
a prendre du dt front de six arpens sur la ligne de
separation d’entre les deux seigneuries chargés de
9# 6 chapons avec 6d de cens et rente sur lesquels
il a 40 arp de terre Labourabe 9 arp de prairie
avec maison grange et etable.

Qu’au deSsus le dt Parent poSsede un emplacement de
demi arpent de superficie sur le Domaine des Seigneurs ou il
a été bati une maison pour Lequel il paye tous les ans
Six liv. de cens et rente.

Qu’au deSsus est un Domaine des Seigneurs de 7 arpens cy
devant déclaré.

Qu’au deSsus est la veuve de Pierre Parent (5) Laquelle poSsede
deux arpens de front sur 24 de profondeur avec une augmentation
chargés de 4# 1s 8d et 2 chapons de cens et rente il y a
sur la dte conceSsion maison grange et etable 4 arp. de prairie
et 40 arp de terre Labourable

Le papier terrier de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges confirme que les Jésuites possèdent une carrière sur la terre de Charles.

Les trois frères Parent, fils de Pierre Parent et de Jeanne Badeau, qui sont inscrits dans ce dénombrement sont :


Jacques Parent (1657-1744)
Pierre Parent fils (1660-1715)
Charles Parent (1676-1747)


(1) BAnQ Québec, Minutier de François Genaple, le 30 janvier 1706.
(2) BAnQ Québec, Minutier de Jean- Robert Duprac, le 24 novembre 1708.
(3) BAnQ Québec, Minutier de Jean-Robert Duprac, le 7 décembre 1709.
(4) BAnQ. Aveu et dénombrement par les pères Jésuites, document E21,S64,SS5,SSS5,D927. http://pistard.banq.qc.ca/unité.chercheur [consulté le 5 janvier 2016].
(5) Il s’agit de Pierre Parent fils, époux de Marguerite Baugis.

vendredi 6 février 2015

André Parent et Marie Coudret, Saint-Fort-sur Gironde en 1610

Le 1er septembre 1602, à Saint-Fort-sur-Gironde, on a baptisé Simone Parent, fille d’André Parent et de Marie Coudret. Il s’agit de la première confirmation de la présence en Saintonge du couple André Parent et Marie Coudret, les ancêtres de ma famille Parent.

C’est la confirmation de la présence des parents de mon ancêtre Pierre Parent dans la région de Mortagne-sur-Gironde, village voisin de Saint-Fort-sur-Gironde. Ce n’est pas la seule occurrence du nom d’André Parent dans les registres paroissiaux de Saint-Fort-sur-Gironde au début du XVIIe siècle.

Au début du mois de janvier 1610, le curé de Saint-Fort-sur-Gironde baptise André Mallet, fils de « Jehan et de Jehanne Coudret ». Son parrain est André Parant et sa marraine Ozanne Mallet.

Je n’ai pas trouvé le lien de parenté entre Jehanne Coudret et Marie Coudret, l’épouse de mon ancêtre André Parent mais comme André Parent est le parrain de l’enfant, on peut penser à un lien de parenté assez rapproché. Jehanne Coudret est-elle la
sœur de Marie Coudret ?

vendredi 23 janvier 2015

André Parent et Marie Coudret, Saint-Fort-sur Gironde en 1602


Dans un billet publié le 1er juillet 2011, j’expliquais comment j’arrivais à la conclusion que le village d’origine de mon ancêtre Pierre Parent est Mortagne-sur-Gironde. Jusqu’à ce jour, les recherches de l’acte de baptême de Pierre sont restées vaines.

Au mois de novembre dernier, Roger Parent, président de l’Association des familles Parent d’Amérique, me signalait qu’un collègue américain, le généalogiste Robert-Alcide Parent, avait trouvé l’acte de baptême d’un enfant du couple André Parent et Marie Coudret qui sont les parents de mon ancêtre Pierre Parent. Cet acte de baptême se trouve dans les registres de la paroisse qui porte le nom actuel de Saint-Fort-sur-Gironde, en Charente-Maritime. Dans l’Ancien Régime, on appelait cette région la Saintonge. On peut consulter ces registres par internet (1)

Donc, le 1er septembre 1602, à Saint-Fort-sur-Gironde, on baptise Simone Parent, fille d’André Parent et de Marie Coudret. Il s’agit de la première confirmation de la présence en Saintonge du couple André Parent – Marie Coudret, les ancêtres de ma famille Parent.

Le premier Jr de septembre mil six cent deux
A este baptise Symonne parant fille de Andre
et sa mere marie couldret A este son
parin mathurin cornereau et sa marene
Baptienne mirandeau led baptesme fait par moy
Cure dudict Sainct fort.

(1) http://charente-maritime.fr/archinoe/visu_affiche.php?PHPSID=71usebqh1q8d6glovf0v2c5432&param=visu&page=1

dimanche 14 décembre 2014

Noël aux 18e et 19e siècles

Dans mon billet du 23 décembre 2011, je citais des passages du Journal des Jésuites qui décrivaient des scènes de Noël du milieu du 17e siècle. Au 18e siècle, les écrits sont rares, mais ils signalent que Noël est toujours grandement célébré.

Dans son journal, Mme Bégon écrit le 24 décembre 1748 les mots suivants :
« La pluie et le temps doux par conséquent continuent, mais je crains pour ces fêtes un revers qui nous fera bien payer le beau qu’il fait. Il serait triste de geler en allant à la messe, car je ne sors que pour cela, les fêtes et dimanches. » […] M. de Longueuil nous est venu dire que sa fille aînée quêtait à la messe de minuit et qu’il avait pris ce pain bénit qui semblait convenir à sa place » (1).

Au milieu du19e siècle, les journaux commencent à accaparer cette fête. On parle d’offrir des cadeaux à Noël, tout comme au Nouvel An. Le journal Le Canadien, dans son édition du 27 décembre 1850, publie cette annonce :

Cadeaux de Noël et du Nouvel An
PORTRAIT AU DAGUERRÉOTYPE
L. A. Lemire artiste daguerrien
Maison carreautée, rue Couillard

Un an plus tard, dans son édition du 29 décembre 1851, on lit cette publicité :

ARTICLES POUR ÉTRENNES
Livres de prières richement reliés en velours
Livres pour enfants, jolis cartonnages,
Albums de musique de compositeurs illustres etc.
BOSSANGE, MOREL & Cie
12, rue Buade, vis-à-vis le presbytère

Les années 1850 sont à marquer d’une pierre blanche, car c’est dans cette décennie que le Québec a appris l’existence du cantique « Minuit, chrétiens ».  Il fut chanté  pour la première fois au Québec, par Marie-Louise-Joséphine Caron, fille du juge René-Édouard Caron, ancien maire de la ville de Québec et futur lieutenant-gouverneur du Québec, accompagnée à l'harmonium par Ernest Gagnon, le 24 décembre 1858, à l'église Saint-Colomb de Sillery.

(1) Lettres au cher fils, Correspondance d’Élisabeth Bégon avec son gendre (1748-1753), préface de Nicole Deschamps, Montréal, Hurtubise HMH, 1972.


vendredi 28 novembre 2014

Un Jacques Parent d’origine et de destin inconnus

En 1807, un soldat du régiment des Canadian fencibles qui se nomme Jacques Parent se marie à Trois-Rivières. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais, il ne s’agit pas d’un cas banal. Jacques ou James Parent, âgé de 27 ans, épouse une canadienne-française, Marie Courchesne, âgée de 24 ans, à l’église anglicane de Trois-Rivières. Malheureusement, les pasteurs des églises non catholiques n’inscrivent pas les noms des parents des mariés dans leurs registres.  L’identification de ce Jacques Parent pose un sérieux problème.
Church of England, Trois-Rivières
Mariage de Jacques Parent et de Marie Courchesne

On the fifth Day of April one thousand Eight hun-
dred and Seven  was Married b Bann James Parent
private Soldier in the Canadian fencibles with the con-
sant of his commanding officer quartered in this

who declares himself unable to sign his name
town aged twenty Seven years,  and Marie Courchene
Spinster of this town aged twenty four years who
declares,  with the consent of her Parent, and that
she is unable to sign her name. In the presence
of Samuel Mosier and James Vogel both of whom
are any way related to the Parties.

This Marriage was         [James Parant declares himself unable
solemnized between us        to sign his name]
                [Marie Courchesne declares herself unable
                To sign her name]
In the presence of us Samuel Mosier
            James Vogel
            by me JH Short  Rector

Les nouveaux mariés font baptiser leur premier enfant en 1808, mais le baptême se déroule à l’église catholique de Trois-Rivières (paroisse de L’Immaculée-Conception). Le 3 avril 1808, on baptise Charles, fils de Jacques Parent, soldat du régiment des « fencibles » en garnison en cette ville, et de Josette Courchesne. Le parrain est Charles Desautels et la marraine, Josephte Dion. Un deuxième enfant voit le jour en 1810 et cette fois-ci, le baptême a lieu à la paroisse Notre-Dame-de-Québec. Le 13 septembre 1810 a été baptisée Marie, née depuis trois jours du légitime mariage de Jacques Parent, soldat « du canadien fensible » et de Josette Courchesne.  Un troisième enfant qui est prénommé Pierre est baptisé le 14 avril 1813, à Trois-Rivières (paroisse de L’Immaculée-Conception).  Les parents sont identifiés ainsi : Jacques Parent, soldat, et Marie-Josephe Laliberté.  L’épouse de Jacques Parent porte le nom Courchesne mais aussi Laliberté.  


Il s’agit de la dernière mention de Jacques Parent, soldat, dans les registres paroissiaux.

Son fils Charles se marie à Trois-Rivières (Immaculée-Conception) en 1826. L'acte de tutelle rédigé avant son mariage indique que son père est disparu depuis de nombreuses années.

Le 6 novembre 1826, […] Charles Parent, fils mineur de feu Jacques Parent et de feue Josephe Laliberté de cette paroisse d’une part et Rosalie Rousseau, fille mineure de feu Joseph Gauthier et de Marguerite Gauthier consentante aussi de cette paroisse […] en présence d’Ambroise Simoneau, cousin de l’époux et son tuteur ad hoc nommé par la cour du Banc du roi.
La grande question est: peut-on identifier ce Jacques Parent ?