vendredi 2 septembre 2011

Anne Ardouin

Il existe un acte de baptême au nom d’une Jeanne (Anne) Ardouin. Elle est née le 17 novembre 1617 et a été baptisée le 20, à La Rochelle, au temple Saint-Yon (1). Comme on n’a pas trouvé l’acte de mariage entre Jacques Badeau et Anne Ardouin, on ne peut être certain, hors de tout doute, qu’il s’agit de la même Anne Ardouin. S’il agit de la même femme, elle se serait mariée avant 1632, à l’âge de 13 ans, car son fils François Badeau a été baptisé le 10 août 1632.

Elle devient veuve en 1658. En 1662, nous savons que son gendre Pierre Parent est le fermier de ses terres. Un document rédigé par Jean Guyon, sieur du Buisson, arpenteur, confirme que Pierre Parent tient le rôle de fermier de la terre qu'occupe Anne Ardouin, dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, près de la rivière Beauport (2).
Extrait du rapport de Jean Guyon
[…] Sur la ligne qui sépare les terres des Révérends pères Jesuitte d avec celles du sieur Giffard, et ay tiré une ligne de Nord est au Sudouest, Et sur icelle toutes les Concessions Mesurées selon quil est porté dans leurs Contracts, Et entre les Séparations des dites habitations, ay planté un pieux en attendant la comodité du temps propre; pour les dits habitants y faire planter Bornes, et tirer Leur alignemens qui sont au nord ouest.
[…] Et Commençant par la premiere habitation qui commençe par Anne ardouin veufve de feu Jacques Badeau, Avons fait venir pierre parent son gendre et son fermier qui y a assisté pour elle […].

Au mois de janvier 1663, Anne Ardouin est victime d’un acte criminel. Dans la nuit du 23 au 24, un nommé Larose entre par effraction dans sa maison. Pour camoufler son méfait, il met le feu à la maison. Le dénommé Larose est arrêté, condamné et pendu (3). Quelques années plus tard, le recensement de 1667 nous apprend que la veuve de Jacques Badeau a un engagé du nom de François Allard. Elle indique au recenseur qu’elle est âgée de 52 ans. Au cours de l’année 1667, Anne Ardouin et sa fille, Jeanne Badeau, seront accusées d’agression sur un serviteur du seigneur de Beauport. Cet incident fera l’objet d’un prochain commentaire.

Le 5 décembre 1667, Anne Ardouin fait appel d'une sentence rendue en faveur de son gendre par le juge de la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges le 22 novembre précédent. Le Conseil souverain accepte son appel (4). Le 9 janvier 1668, la veuve de Jacques Badeau plaide sa cause devant la Prévôté de Québec. La défenderesse a déjà été condamnée à payer la somme de 300 livres tournois en avance d'hoirie à son gendre et à sa fille Jeanne selon les termes de leur contrat de mariage, passé le 2 février 1654 dans lequel « Jacques Badault & lad. Hardouin Sa veufve Se Sont obligez de luy bailler en bestial et aues Meubles » pour cette somme. Anne Ardouin souligne qu'elle a perdu lors de l'incendie de sa maison plusieurs « acquits ou Memoire de ce qlle avoit avecq Son mary, donné audit Parent » et que, de toute manière, Pierre Parent a déjà reçu la somme de 300 livres. À la suite du décès de Jacques Badeau, Pierre Parent a reçu « Sa part & portion tant de meubles que baStiments delaiSSes par la dite Badault apres Son deceds ». Le juge donne raison à la dame Ardouin et il ordonne que soient mesurées et arpentées les « terres Labourables prez et bois eStant de La SucceSSion dudit defunct Jacques Badault, aux frais convenus de la SucceSSion pour en avoir et prendre La part qui luy appartient » (5).

Anne Ardouin meurt le 11 octobre 1670.


1. Fichier origine
2. Archives du Séminaire de Québec, Documents Faribault 117a.
3. The Jesuit Relations and allied documents, travels and explorations of the jesuit missionnaries in New France 1610-1791, New York, by Reuben Gold Thwaites, Pageant Book Company, 1959, vol. XLVI, p. 296.
4. Jugements et délibérations du Conseil souverain, vol. I, p. 145.
5. Guy Perron, La Prévôté de Québec, transcription des volumes 1 et 2 (registres civils), 2 septembre 1666 au 26 octobre 1668, tome I, Longueuil, Les éditions historiques et généalogiques Pépin, collection « Notre patrimoine national », no 220, 2002, p. 256-257.

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