lundi 25 février 2013

Les salaires des engagés du Séminaire de Québec

Les généalogistes, en plus de rechercher leur filiation, s’intéressent également à la vie quotidienne de leurs ancêtres. Au XVIIe siècle, les petites histoires de nos aïeux passent par les actes notariés confirmant leurs acquisitions ou leurs ventes et par les procès-verbaux du système judiciaire, que ce soient ceux du Conseil souverain, des Prévôtés ou du bailliage de quelques seigneuries qui illustrent les démêlés de toutes sortes vécus par ces pionniers. Leur qualité de vie est aussi partiellement révélée par les inventaires après décès qui décrivent les objets utilisés par nos ancêtres. L’intérêt des inventaires est amplifié par le fait que des estimateurs attribuent une valeur à ces objets – outils, ustensiles, aliments – du quotidien.

En plus des inventaires, une autre source de renseignements importante permet de connaître la valeur des choses de la vie courante : les livres de comptes du Séminaire de Québec. Le Séminaire de Québec est chargé de l’entretien et de la subsistance de plus de 150 personnes parmi lesquelles on compte les ecclésiastiques eux-mêmes, les étudiants, les domestiques et les employés. Les dépendances à la campagne occupent un personnel important que ce soit, par exemple, à la ferme du Cap Tourmente, au moulin du Sault-à-la-Puce de Château-Richer, à la ferme de Baie Saint-Paul ou à la maison Saint-Michel, à Sillery (1). Afin de nourrir et d’entretenir tous ses gens, le Séminaire transige de grandes quantités de nourriture, de vêtements et d’objets indispensables pour la vie de tous les jours. Ces transactions qui se font avec les employés et avec les habitants de la région de Québec sont consignées méticuleusement par les gens du Séminaires dans un livre de comptes. Il s’agit d’une source importante de renseignements sur tout ce qui concerne le coût de la vie du quotidien de nos ancêtres.

Le livre de comptes C4 du Séminaire donne quelques informations sur le salaire gagné par des journaliers ou des gens de métier. Les montants payés aux journaliers varient de 25 à 40 sols par jour. Ainsi, pour faucher le foin en juin 1696, Pierre Lavoie reçoit la somme de 30 sols par jour; et en septembre 1697, Bastien Maigneron encaisse la même somme. Par contre, en 1693, le chaufournier Robert Laberge est payé 40 sols par jour pour du travail « tant à la carrière qu’au fourneau ». En 1698, on paye à Jacques Fortin un salaire de 40 sols par jour pour démolir une chapelle.

(1) Noël Baillargeon, Le Séminaire de Québec de 1685 à 1760, Québec, Cahiers d’histoire de l’Université Laval, no 21, les Presses de l’Université Laval, 1977, p. 56.

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