lundi 16 décembre 2013

Martin Parent ou la nécessité fait loi

Dans les premières années du 19e siècle, plusieurs habitants de la région de Québec allaient travailler aux Postes du Roi. Cette dénomination désignait une vaste région qui s’étendait de la rivière Saguenay jusqu’à Chicoutimi et longeait le fleuve Saint-Laurent jusqu’aux côtes du Labrador.

Au recensement de la ville de Québec de 1818, Martin Parent, boulanger âgé de 36 ans, Marguerite Goodchild (aussi dénommée Bonenfant dans les registres de la Côte Nord), son épouse âgée de 20 ans, et leur fille Marguerite, âgée de 4 mois, demeurent au numéro 144 de la rue Saint-Georges. Il n’y a rien d’exceptionnel dans cette famille. Cependant, les registres de Québec de l’année 1819 exposent une situation qui aurait pu devenir embarrassante pour Martin et les siens. Le 30 mars 1819, Martin et Marguerite font bénir leur mariage à l’église de la paroisse Notre-Dame-de-Québec. L’acte de mariage explique bien de choses :

Le trente mars mil huit cent dix neuf, monseigneur Joseph Octave Plessis, Evêque de Québec ayant accordé la Dispense de trois Bans de mariage et aussi celle du temps publié pour en faire la célébration a martin parent Boulanger domicilié en cette Ville fils majeur de feu Joseph parent et de feue Marguerite Legris dit Lepine de cette paroisse d’une part, et Marguerite Goodchild domiciliée en cette ville fille mineure de Thomas Goodchild pêcheur et de Marie Quironette consentants du Poste appelé Blanc Sablon sur la cote de la Brador d’autre part, lesquels avaient déjà contracté ensemble un engagement de mariage au dit Blanc Sablon dix neuf février mil huit sent dix sept par devant témoins à défaut de Prêtre deservant le dit lieu […]

À certaines périodes de notre histoire, nos ancêtres ont fait appel au sens commun plus d’une fois pour suppléer à la loi ou à la règle établies. Par exemple, dans certaines régions éloignées, comme sur la Côte Nord, les rares présences du missionnaire rendaient difficile l’observance des commandements de la religion catholique. Ainsi donc, Martin et Marguerite ont régularisé une situation maritale de fait. À quelque part sur la Côte Nord, un individu en autorité avait probablement autorisé leur vie commune sans procéder à la cérémonie religieuse du mariage.

En ce qui concerne sa filiation, Martin Parent descend de Pierre Parent par son fils Jacques et sa première épouse, Louise Chevalier.





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