lundi 8 avril 2013

Le pot-de-vin en Nouvelle-France

Le 9 décembre 1670, par contrat rédigé par le notaire Romain Becquet, Pierre Parent s’engage à livrer à Charles Aubert, sieur de la Chesnaye, un très important marchand de la ville de Québec, un nombre de pipes de chaux vive que le sieur de la Chesnaye aura besoin pour un bâtiment qu’il fait construire en la Basse-Ville Québec sur la rue Sault-au-Matelot. Ce nouveau bâtiment sera attenant à sa grande maison. En plus de la chaux vive, Parent s’engage aussi à livrer de 45 à 50 chaloupées de pierre de Beauport « de la meilleure et de la bonne grandeur et grosseur en toute Sorte qu’il y en a de propre pour faire les Coins du bâtiment ». Ce marché est fait aux conditions suivantes : Parent recevra la somme de 100 sols pour chaque pipe de chaux, et celle de 10 livres et 10 sols pour chaque chaloupée de pierres. Le  sieur de la Chesnaye a promis de payer Parent au fur et à mesure des livraisons. Parent doit apporter la chaux et la pierre sur le bord de la rivière de Beauport pour faciliter le chargement.  En faveur et considération du marché de la dite pierre, le sieur de la Chesnaye donne et promet livrer à Parent une barrique de vin rouge. Parent recevait ainsi un pot-de-vin; ce qui était dans l'orde des choses en Nouvelle-France.

Le pot-de-vin était un cadeau ou une gracieuseté que le preneur donnait au bailleur sans égard au prix du bail. On appelait aussi pot-de-vin ce que l’on donnait au vendeur au-delà du prix de vente, dans une vente ou un marché (1).

(1) Michel Langlois, La paléographie ou l’art de déchiffrer les écritures anciennes, Sillery, La maison des ancêtres, 1999 p. 56.

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